Scénarios comparés de sortie de la crise de la dette

17 février 2012 - Posté par Alain Grandjean - ( 5 ) Commentaires

Catégories :
Tweet about this on TwitterShare on FacebookShare on LinkedIn

Ce post fait suite à la deuxième édition de la conférence « ni Dupes, ni Devins à l’ ENS », à l’ENS, où j’étais invité aux côtés de Michel Aglietta et Pascal Canfin.

Après l’intervention de Pascal Canfin qui présentait son analyse de la crise de l’Euro et en particulier ce qu’il a pu faire en tant que député européen en particulier sur la réglementation des CDS, puis celle de Michel Aglietta (on ne le présente pas!) qui présentait sa vision des causes de la crise et le séquencement de ce qu’il fallait faire à son avis pour en sortir, j’ai présenté en quelques 10 minutes (Voir vidéo ci-après) le contexte, les causes de la crise, mon opinion sur les plans d’austérité, puis le plan de sortie de crise et de transition par création monétaire que nous défendons avec la FNH.

En le revoyant, je me rends compte que je m’exprime de manière un peu trop décontractée : j’ai sans doute abusé d’un parti pris de vulgarisation …mille excuses! Sur le fond j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de convergences sur le diagnostic et la nécessité de changer assez fortement de modèle, une convergence aussi sur l’importance des enjeux écologiques. Sur la porte de sortie le débat est ouvert!

Répondre à Luc Binachon

5 Responses to “Scénarios comparés de sortie de la crise de la dette”

  1. Superbe, Alain.

  2. Anne-Laure Delatte, professeur d’économie à Rouen Business School, estime que la Grèce n’a plus vraiment le choix : elle doit se préparer au retour de sa monnaie nationale.

    Challenges : La Grèce peut-elle rester dans la zone euro ?

    Anne-Laure Delatte : Les Grecs ne vont pas avoir le choix. Pour le moment, la situation est absurde. Soit la Grèce reste sous perfusion de l’Europe et le chômage continue d’augmenter, soit l’Union européenne la contraint à faire défaut dès le 20 mars prochain en refusant le versement des 130 milliards, du coup les investisseurs ne lui prêteront plus et c’est donc la sortie forcée de l’euro. Les mesures actuelles sont très coûteuses socialement : réduire le SMIC de 22 % à 500 euros ne pourra pas être supporté longtemps. Si la réduction de 22 % du SMIC grec était appliquée à la France, notre SMIC passerait de 1.100 euros net à 880 euros. C’est intenable. Depuis 2009, le ralentissement de l’économie grecque atteint – 12 %, et on s’attend à une récession de – 6 % en 2013. Aujourd’hui en Grèce, un jeune sur deux est au chômage. Le peuple ne peut pas supporter l’austérité pendant dix ans.

    Une sortie de l’euro peut-elle être salutaire pour la Grèce ?

    Conserver coûte que coûte l’euro entraînera nécessairement une augmentation du chômage. Or, il existe une solution moins coûteuse sur le plan social, celle de la dévaluation. Mais pour dévaluer il faut avoir sa propre monnaie, ce qui achèverait d’exclure la Grèce des marchés financiers d’une part et qui risquerait aussi de faire sombrer le pays dans l’hyperinflation. Pourtant, même le Fonds monétaire international a montré que l’austérité ne porte ses fruits que lorsqu’elle est accompagnée d’une dévaluation. C’est ce qui s’est passé en Finlande en 1992.

    Le retour de la drachme n’appauvrirait-il pas les Grecs ?

    A l’automne dernier, la banque japonaise Nomura a tenté d’évaluer ce que vaudrait la drachme aujourd’hui. Ce serait 60 % de ce qu’elle valait au moment de l’entrée dans la zone euro. Ce qui compte, si la Grèce récupère son ancienne monnaie, c’est d’éviter l’hyperinflation et cela dépendra du gouvernement. Une solution pourrait consister à opérer une « drachmisation » de l’économie c’est-à-dire à convertir l’ensemble des actifs en drachmes. Ensuite, il faut empêcher une sortie massive de l’argent du pays. Or, beaucoup de Grecs ont déjà anticipé la sortie de l’euro. Depuis l’automne, ce ne sont pas moins de 40 milliards d’euros de capitaux qui sont sortis du pays pour être placés ailleurs, soit 17 % du PIB. Ces retraits ont bien entendu été effectués pour mettre à l’abri cet argent de tout risque de dévaluation.

    http://www.challenges.fr/monde/20120216.CHA3338/beaucoup-de-grecs-ont-deja-anticipe-la-sortie-de-l-euro.html?google_editors_picks=true

  3. Une question me taraude à laquelle je n’ai pas trouvé pour l’instant de réponse précise: sait-on combien nous pourrions économiser de milliards d’euros par an en ayant recours directement au financement par la banque centrale ?
    Nous payons grosso modo 50 milliards d’euros pour un taux d’intérêt moyen de l’ordre de 3 à 4 %.
    Si nous empruntions entre 0 et 1 %, quelles seraient les économies réalisées, la première année et les suivantes (remplacement progressif d’une dette fortement chargée en intérêts par des avances du trésor) ?
    Peut-on avancer le chiffre de 35 à 40 milliards d’économie par an (peut-être pas la ou les premières années, mais à l’horizon 3 à 5 ans) ?
    Merci d’avance de votre éclairage si vous avez déjà étudié cette question !
    Bien cordialement,

  4. Bonjour,

    Ce qu’on retient au final de cette vidéo, c’est que le temps presse, même si on ne sait trop où on va…

    Pourquoi pleurer sur la contraction du PIB alors que c’est un indicateur de la quantité de ressource naturelle détruite, et accessoirement un faux indicateur de la quantité d’emploi disponible?

    Pourquoi ne pas appeler à une révolution de la vision économique, visant à montrer qu’on peut créer de l’emploi sans hausse du PIB:
    via la taxation à la sévérité salvatrice des ressources rares (énergie, minerais,…) au profil d’un coût de main d’oeuvre allégé jusqu’au plein emploi?

    Je travaille dans l’industrie; quand on veut baisser les coûts, on cherche à économiser les emplois et non la consommation électrique ou l’achat de machines aux empreintes écologiques désastreuses!

    Pourquoi ce qui est abondant potentiellement (la main d’oeuvre) est taxé comme si son utilisation était à « punir »?

    Pourquoi ce qui est ou sera rare, cher pour l’avenir (Co2,…), qui nécessite des actions armées pour l’obtenir (pétrole) est sous-taxé comme pour nous inciter, nous habituer à l’utiliser?

    Pourquoi une fiscalité ne rendrait pas la vraie valeur des choses, autrefois d’ailleurs bien connue, dans nos anciennes cultures populaires de la rareté?
    Est-ce une source de mal-être et d’incompréhension des gens face à une société servie par une économie qui marche sur la tête?!!! Je pense au FN…

    Je pense aux Jeans qui font 8000km(!), aux produits à l’obsolescence programmée pour créer de l’emploi(!!), à la prime à la casse qui aurait créée de la richesse(!!!)

    Pourquoi ne parle-ton jamais des gens qui n’ont plus un rond, qui vont se nourrir au secours catholique mais qui ont des écrans plats de 1m, des IPhone et les forfaits hors de prix?
    Si on appelle ça la misère, réhausser les salaires est-elle LA solution? Je pense à Rabhi…

    Le Progrès est-il qu’en petite partie un grain d’efficacité mais surtout en grande partie une augmentation de la consommation des ressources naturelles (mécanisation, électronique)?
    La frustration par l’envie et la consommation est-elle la base de notre apauvrissement?

    L’idée sous jacente est: Est ce que le progrès social depuis 60ans ne s’est surtout pas fait sur la surconsommation des ressources naturelles?

    On imaginerait des économies folles:

    -éduc nat (moins de diplômes, + de M d’Oeuvre)
    -militaires (moins de ressources stratégiques)
    -sécurité (plein emploi)
    -souplesse du travail favorisant son efficacité grâce au plein emploi
    -etc…

    Et accessoirement inventer dans ce bas monde un nouveau modèle de soiété.

    Merci pour votre lecture.

    Jean-Philippe Simand

  5. Le plus difficile à changer semble être nos habitudes mentales, notre culture, surtout pour ce qui concerne la vie.
    L’alchimie semble délicate. Je ne peux pas croire que notre créateur ne s’en soit pas occupées.

journal

Bibliothèque et papiers de référence