Vers une révolution douce du monde de la finance ?

1 novembre 2015 - Posté par Billet invité - ( 2 ) Commentaires

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Le Nouvel Obs se fait l’ écho d’ une éventuelle révision du tabou de la création monétaire pour les Etats , publiquement explicitée par des leaders et hauts responsables : le  grec Yanis Varoufakis, qui suggère de mettre le Quantitative Easing (QE dans la suite) au service des jeunes entreprises. Le  nouveau leader travailliste anglais Jeremy Corbyn, qui a provoqué la « consternation » en proposant de mettre le QE au service du logement et de la transition énergétique. C’est aussi le cas d’Olivier Blanchard ancien chef économiste du FMI.

Au début du mois, lors d’un discours devant la Cass Business School, à Londres, ce dernier a suggéré que si l’on dirigeait le quantitative easing vers l’achat de bien réels (on parle alors de “People’s QE”), ce serait probablement plus efficace pour lutter contre les crises :

« Il y a clairement quelque chose d’autre que vous pouvez faire, si vous approchez de l’inflation zéro et que vous voulez que la demande soit accrue. Vous pouvez acheter des biens”, a-t-il déclaré.

Tout ceci n’est pas déplaisant à entendre : irions-nous vers une révolution douce du monde de la finance , vers un  » tipping point  »  que nul ne saurait revendiquer mais qui s’ imposerait à tous , en convergence avec la COP 21 ?

On boit du petit lait … Nous qui ressentons que quelque chose peut et doit se produire qui nous entraine dans un courant de nouvelle citoyenneté, pas forcement confortable ni  » facile », mais source de cette fierté de relever un défi humain qui se rit des apparences sociales voire économiques antérieures,  et  entend se  soumettre solidairement  aux contraintes terrestres imposées à plus de 7 milliards.

Nicole et André SELLES, citoyens en quête de l’avenir émergent.

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2 Responses to “Vers une révolution douce du monde de la finance ?”

  1. Bonjour,

    Il ne faut SURTOUT pas croire ce que nous racontent les banques centrales (sauf exception, voit BoE ci-dessous).

    On suppose A TORT que l’émission de monnaie centrale par l’Institut d’émission, au titre du QE par exemple, peut irriguer l’économie.
    C’est oublier que l’économie REELLE ne fonctionne qu’avec de la monnaie secondaire émise exclusivement par les banques de dépôt.

    Pour qu’une monnaie scripturale donnée puisse s’échanger, il faut nécessairement deux comptes ouverts dans la même monnaie, celui qui est débité et celui qui est crédité. Ainsi,

    – la monnaie centrale ne peut s’échanger qu’entre titulaires de comptes ouverts à la Banque centrale : les banques et le Trésor Public, zone d’échange de la monnaie centrale,

    – la monnaie secondaire ne peut s’échanger qu’entre titulaires de comptes ouverts dans une banque de dépôt, soit les agents non bancaires (ANB), zone d’échange de la monnaie secondaire.

    Une grande confusion est née supposant que monnaies centrale et secondaire s’échangent sans discerner l’une de l’autre. La trappe à liquidités se nourrit de l’organisation de ce malentendu.

    Un exemple pratique de cette confusion : l’épargne réglementée (Livret A, LDD, etc.). Tout le monde croit que l’épargne collectée par les banques sert à financer des logements sociaux, des projets de développement durable, etc. Il n’en est rien.

    L’épargne en banque ne quitte jamais l’établissement dépositaire des fonds (cf. Bank of England – Quaterly Bulletin 2014 Q1 / Volume 54 N°1 (page 17 – Two misconceptions about money creation).

    Voici comment les banques dépositaires de l’épargne réglementée s’acquittent de leurs obligations auprès de la Caisse des Dépôts et Consignations, en France naturellement.

    1 – La banque procède à un virement de son compte à celui de la CDC chez la Banque de France, donc en monnaie centrale, zone d’échange de cette monnaie.

    2 – La CDC crée la monnaie secondaire en créditant le compte, ouvert chez elle, de l’organisme collecteur des fonds. En contrepartie, elle constate une créance sur cet organisme. La monnaie ainsi créée alimente les transactions en monnaie secondaire, la seule en usage chez les ANB.

    Il y a donc émission de nouvelle monnaie secondaire par une banque de dépôt, la CDC.

    La Banque centrale ne peut ignorer ce tour de passe-passe qui consiste à faire croire que l’épargne est utilisée pour financer des projets sociaux, alors que l’on crée de la monnaie nouvelle pour les financer. En théorie, rien n’interdit donc de financer des projets par création monétaire en le disant FRANCHEMENT, mais on brandit alors le spectre de l’inflation, quelle inflation ? On baigne dans la confusion soigneusement entretenue par le pouvoir monétaire.

    A présent, pour en revenir au QE, il faut savoir que le bilan de l’Eurosystème a perdu près de 800 mds€ entre fin 2012 et fin 2014. Où sont-ils donc passés ? Alors que nous racontent les autorités monétaires à propos de la création de plus de 1.000 mds€ au titre du QE ? S’agit-il de reboucher le trou creusé antérieurement ? S’agit-il d’émission ou de rachat de titres existants ?

    Dans le premier des cas (émission), quels sont les Etats bénéficiaires de cette émission ? Sachant que les BCN ne sont pas autorisées à financer directement les TP de la zone euro ? S’agit-il d’un financement déguisé de certains Etats en laissant les banques souscrire avant de les reprendre sous prétexte de faire appel au marché dit secondaire ? Dans le second des cas (rachat), il n’y a qu’un transfert de titres sans effet réel sur l’économie.

    Enfin, comment peut-on dire que l’on va financer les entreprises grâce au QE ?

    Il n’y a que 2 manières de financer l’économie réelle :

    a) l’émission de titres par le TP ; l’argent frais reçu par l’Etat devant être dépensé aussitôt au bénéfice des ANB,
    b) l’émission de monnaie secondaire par les banques sous la forme de prêts consentis aux entreprises (financement d’investissements et de fonds de roulement).

    Tout le reste n’est que manipulation grossière de l’opinion, cautionnée par des experts qui cherchent surtout à faire parler d’eux.

    Ce qui précède n’engage que son auteur, c’est-à-dire moi-même.

    Jean Bayard

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