Pour la commission lancée par Emmanuel Macron, le CETA n’est pas climato compatible !
De : Alain Grandjean

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12 Sep 2017

La commission CETA présidée par Katheline Schubert a rendu son rapport le 8 septembre (1). Ce rapport est court et agréable à lire, sans jargon. En synthèse, il m’a semblé plutôt relativement « carré » sur le fait que le CETA n’offre en l’état pas les garanties suffisantes en matière de santé et d’environnement (et notamment de climat). Mais il m’a semblé très timoré dans ses recommandations. J’ai essayé de voir si la commission avait répondu aux quelques questions que je lui avais posées. Je reprends donc le plan de la note que j’avais adressé à Katheline Schubert (dont le contenu est posté ici) en rappelant simplement la question posée, et j’extrais des éléments de réponse éventuels contenus dans le rapport (cités en italique) que...

Politique énergétique, ne pas se tromper de débats !
De : Alain Grandjean

crédit : Sabine Büring
24 Juil 2017

Comme toujours en France le nucléaire suscite des débats passionnés ; pour autant ce n’est et de loin pas la seule priorité au regard des engagements climatiques réitérés dans le plan climat et de l’ensemble des autres enjeux de la politique énergétique. Si la question nucléaire est plutôt hexagonale, les autres sont beaucoup plus générales. Je ne ferai ici que planter le décor en espérant que le travail collectif des prochains mois, provoqué par la mise à jour de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie, permettra de rentrer précisément dans chaque grand sujet.
A mes yeux il y a au moins six grandes priorités interdépendantes.
1-Sobriété, efficacité et maîtrise de la demande d’énergie.
2-Réduire nos consommations d’énergie fossile, à commencer par le pétrole.
3-Faire de la transition énergétique une source de...

Quand les machines (vraiment) domestiquées libèreront l’homme
De : Alain Grandjean

"Ce gars-là peut tous vous remplacer, vous êtes congédiés !"
26 Avr 2016

L’homme va-t-il devenir inutile ?[1] Les prouesses de l’intelligence artificielle, le déferlement des robots[2] dans les usines, mais aussi la baisse de la croissance et la perspective d’une « stagnation séculaire[3] » relancent un vieux débat[4]. La machine va-t-elle remplacer l’homme ?

Une étude[5] universitaire parue en 2013 indique que la moitié des emplois actuels peuvent être informatisés (voir graphique ci-dessous). Si cela se confirmait, alors qu’il y a déjà en France plus de 5 millions de personnes au chômage (catégories A à D) et 12 millions en situation d’emploi inadéquat [6],  comment allons-nous faire face...

Carney, Villeroy de Galhau, Turner : le risque climatique au coeur de la finance
De : Alain Grandjean

Les externalités dans le calcul de la valeur ?
11 Nov 2015

[Edit 06/01/16] Voir cette conférence de Carbone 4 à la Galerie des Solution de la COP21 qui revient sur toutes ces thématiques avec des acteurs de premier plan : 

[Edit 05/01/16] Voir aussi le dernier livre de l'ancien président de l'autorité de régulation financière anglais, Lord Adair Turner "Between debt and the devil" ainsi que cette exhortation au monde de la finance dans le cadre des préparations de la COP21 : 

[Edit 01/12/15] Un plan d'action plus précis vient d'être donné par François Villeroy de Galhau, gouverneur de la banque de France dans l'article "Le gouverneur de la Banque de France "déterminé" à donner un cadre public au risque climat...

Hydrocarbures & nourriture, comment préserver la paix ? (billet invité : Raphael Montfort)
De : Alain Grandjean

graph2raph
1 Nov 2012

Voilà plusieurs décennies que les habitants des pays développés ont perdu le fil qui relie le contenu de leur assiette avec les écosystèmes qui la remplissent. L'urbanisation massive de la société depuis un demi-siècle, le développement de la grande distribution, les techniques modernes de marketing ou encore l'essor de l'industrie agro-alimentaire dans la production de plats préparés sont autant de facteurs qui ont peu à peu distancé l'aliment brut et sa chaîne de production de son utilisation finale dans la tête du consommateur.

Jamie Oliver, le célèbre chef britannique, a montré à multiples reprises que les enfants et les adolescents des écoles britanniques et américaines aujourd'hui ne savent plus à quoi ressemble une courgette ou une tomate, pas plus qu'ils ne savent que les chicken nuggets sont fabriqués avec des poulets. En...

L’austérité, c’est bon pour la planète et ses habitants ?
De : Alain Grandjean

austerite
27 Avr 2011

S’il est évident que l’austérité est négative au plan social, c’est moins évident sur le plan écologique.

La crise financière récente a permis de confirmer une loi empirique : dans les 50 dernières années le PIB et les émissions de GES ont été fortement corrélées au niveau mondial et la décroissance du PIB1, qu’elle soit due à une guerre ou une récession, a toujours entraîné le recul des émissions (Voir illustration ci-dessous). Les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont ainsi légèrement diminué entre 2008 et 2009 du fait de la crise économique. Aux Etats-Unis, elles ont chuté de près de 6 % entre 2008 et 2009. A l’inverse c’est bien le décollage économique de la Chine qui l’a propulsée au « statut » de plus gros émetteur de GES de la planète.

Faut-il du coup bénir...

Convention climat, Grenelle et taxe carbone : passer la seconde ou initier des ruptures ?
De : Alain Grandjean

915354-un-grenelle-de-l-environnement-qui-fait-pschiiit
25 Jan 2010

Si les enjeux climatiques sont de mieux en mieux perçus par les citoyens, les initiatives pour les traiter sont à la peine. Copenhague à l’international, Grenelle et la taxe carbone en France donnent l’impression de chevaux qui se dérobent devant l’obstacle.

A mes yeux, dans les trois cas, la cause profonde des difficultés est du même ordre, même si l’ampleur des sujets n’est pas la même. Le changement climatique, comme la crise financière,  comme les crises écologiques et sociales dans lesquelles le monde est plongé sont à la fois des preuves que notre modèle de croissance s ‘épuise et de fortes incitations à le changer en profondeur. Mais tout ceci s’inscrit en plus comme le dit Michel Serres

La destruction de l’environnement est une aberration économique
De : Alain Grandjean

pavan-sukhdev
14 Nov 2009

Les résultats d'une étude commandée par l'Union européenne et soutenue par le PNUE (Programme des Nations Unies pour l'Environnement) sont sans appel : l'érosion de la biodiversité représente un coût évalué entre 1.350 et 3.100 milliards d'euros par an.

C'est une étude essentielle. Pavan Sukhdev (voir vidéo ci-dessous) est responsable du TEEB (The Economics of Ecosystems & Biodiversity). Il exprime l'impératif économique de la préservation de la nature.

Investir quelque 45 milliards de dollars par an dans le développement des zones protégées sur terre et en mer permettrait d'assurer des bénéfices de l'ordre de 4 à 5.000 milliards de dollars par an après quelques dizaines d'années. Et dépenser des milliards pour protéger la diversité de la vie animale et végétale permettrait un...

Crise financière et développement durable
De : Alain Grandjean

crise-financiere-et-developpement-durable
23 Oct 2009

[Article rédigé pour la revue Annale des mines en février 2008] Résumé : "Renouveler les outils d'analyse des économistes, repenser le rôle des banques centrales dans le financement de l'économie, orienter la création monétaire, et de manière générale l'activité financière, vers les investissements durables : la crise récente nous incite à mettre en oeuvre un certain nombre de chantiers pour prévenir de nouveaux chocs.

La crise financière actuelle qui semble s’inscrire « naturellement » dans une série de crises est sans doute la plus violente depuis les années 30. Mais elle intervient dans un contexte nouveau : les enjeux environnementaux deviennent déterminants au plan géopolitique et économique. On ne peut exclure que la crise écologique se conjugue avec la crise financière et alimente une crise économique dans un contexte social difficile....

Les relations de dépendance entre croissance économique et équilibres écologiques
De : Alain Grandjean

Capture d'écran du film "Le syndrome du Titanic"
21 Sep 2009

Paru dans les cahiers de Friedland, par Alain Grandjean le 01/09/08 (Voir en ligne avec d'autres publications du CVE)

"L'humanité a inversé son rapport à la nature en pensant "mettre au pas" cette dernière grâce à la science et à la technique. Une raison économique en est aussi la cause : les limites de notre système comptable.

Le paysan du Danube savait que sa survie dépendait entièrement de la nature ; il ne faisait dépendre de son travail et de son ingéniosité que les progrès de sa condition. Il savait ou a minima sentait en quoi il dépendait de la météo, du bon état des sols, du comportement des "nuisibles", petits ou gros... Nous avons perdu ce bon sens originel pour plusieurs raisons...

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