L’ annonce de la hausse de près de 10 % du prix du gaz le lendemain de celle de l’abandon de la taxe carbone n’ est pas qu’indécente. Un petit délai ne s’impose-t-il pas en période de deuil ? Elle montre l’incompréhension totale de la majorité de notre personnel politique, issue d’une méconnaissance des éléments de base du dossier énergétique doublée d’un mélange obscène de démagogie et de cynisme. Le concert de protestations après l’annonce de GDF-SUEZ est quant à lui déconcertant d’hypocrisie.
La croissance maîtrisée de la fiscalité sur les hydrocarbures, dont le projet de taxe carbone était le premier pas, vise en effet précisément à lisser les à-coups inévitables de leurs prix dans un contexte de croissance mondiale de la demande et de tensions sur les approvisionnements (mondiaux pour le pétrole et régionaux pour le gaz). La seule question qui se pose au fond c’est celle de la poche dans laquelle va se retrouver cette hausse, supportée dans tous les cas par le consommateur final. Il y a pour simplifier 3 candidats : les producteurs (majoritairement des Etats,) les industriels du secteur (les compagnies pétrolières et gazières), et les Etats des pays consommateurs (par l’impôt). La taxe carbone vise à augmenter la part des Etats des pays consommateurs, ce qui peut leur permettre d’en redistribuer une partie aux contribuables (comme c’était prévu avec le « chèque vert »).
Ne pleurons pas dès lors si ce sont les deux autres acteurs qui viennent à la soupe. Nous l’aurons bien voulu.
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