Home
»
Tag : biodiversité
ic_flame

biodiversité

Détruire la nature : est-ce le prix du progrès ?
De : Alain Grandjean

25 Mai 2018

« Non ce n’était pas mieux avant », « Le monde va beaucoup mieux que vous ne le croyez » ces deux livres récents[1] mettent en évidence, statistiques convaincantes à l’appui, que la condition humaine (il s’agit bien d’une vision mondiale) a fait des progrès gigantesques, notamment dans les derniers siècles. L’économiste Jean Gadrey, quant à lui, vient d’écrire dans deux billets successifs que le monde va mieux selon certains critères, et bien mal selon d’autres. Le constat des progrès est en général posé avec le but louable de contrer le pessimisme ambiant (dont on peut penser qu’il coupe les ailes à un engagement plus que jamais nécessaire[2]) et de redonner de l’optimisme ou de l’espoir

Réforme de l’entreprise : partir de la firme ou partir du terrain ?
De : Billet invité

26 Mar 2018

Dans leur rapport « L’entreprise, objet d’intérêt collectif » remis aux ministres de l’écologie et du travail début mars, Jean-Dominique Sénard et Nicole Notat proposent des transformations diverses de la définition et de la gouvernance de l’entreprise. Il s’agit de reconnaitre « l’intérêt propre » de la société, au-delà des intérêts particuliers de ses membres et de rendre les Conseils d’Administration des entreprises responsables de la formulation de la « raison d’être »  de la société ; dès lors, il s’agit d’ajouter à la définition juridique actuelle de toute société (le fameux article 1833 du code civil) le fait que celle-ci doit être gérée « dans son intérêt propre, en considérant les enjeux sociaux et environnementaux ».  Le rapport propose également...

« L’entre-aide, l’autre loi de la jungle » à lire absolument pour bien démarrer l’année
De : Alain Grandjean

4 Jan 2018

Alors qu’il a annoncé l’effondrement[1] de notre civilisation avec son coauteur  Raphaël Stevens, Pablo Servigne nous offre ici, avec Gauthier Chapelle, un parcours plus rafraichissant et passionnant. Le titre "L’entre-aide, l’autre loi de la jungle"[2] dit tout ou presque : oui la nature n’est pas qu’un immense champ de bataille où seuls les plus forts survivent. Elle est également habitée par une loi universelle de coopération, les auteurs choisissant le terme entre-aide[3] à la suite de Pierre Kropotkine, premier auteur à avoir théorisé l’importance de ces mécanismes à une époque où l’interprétation dominante de la théorie de Darwin faisait de la compétition pour l'existence et la survie des plus aptes les principes majeurs de l'évolution. L’intérêt indéniable de l’ouvrage écrit...

Crise écologique : notre cerveau n’est pas programmé pour se la représenter !
De : Billet invité

13 Oct 2017

La petite histoire suivante montre à quel point le cerveau humain peine à entrevoir la spécificité de la croissance exponentielle. Le Grand Vizir Sissa ben Dahir, inventeur supposé du jeu d’échec, aurait répondu au roi indien Shirham qui lui demandait quelle récompense il souhaitait, : « Majesté, je serais heureux si vous m'offriez un grain de blé que je placerais sur la première case de l'échiquier, deux grains sur la deuxième case, quatre grains sur la troisième, huit grains sur la quatrième, et autant de grains de blé qu’il serait possible de poser en couvrant  ainsi de suite les soixante-quatre cases ».  Le roi a du sûrement penser :  « 1, 2, 4, 8, 16, 32… » , imaginant dans sa tête les 6 premières cases… Il répondit à son vizir inventeur «  Pas de problème ! Et c'est tout ce que tu souhaites Sissa, espèce d'idiot ? ».
Le roi...

CETA et élevage ou comment régresser de 20 ans en un jour !
De : Guy Grandjean

20 Sep 2017

Après des années de tractations menées dans d'obscurs bureaux, presque cachés, Europe a décidé de se suicider, en adoptant un traité de commerce signé avec le Canada. En plein jour. Entre autres absurdités, ce traité autorise l'importation en Europe de 60 000 tonnes de viande bovine canadienne sans taxation. De nombreux éleveurs français de bovins - lait et viande - sont parmi les seuls au monde à défendre un système essentiellement herbager, assurant une production de qualité. Ces éleveurs connaissent de grandes difficultés depuis plusieurs années. Les systèmes canadien et américain sont totalement différents, prisonniers d'une course au gigantisme, dont les conséquences pour la santé humaine ne sont pas minces. On dénombre 4 millions de "maladies alimentaires" par an au Canada, pays de 36 millions d'habitants. Ce n'est qu'un aspect du problème. Les...

Le capitalisme est-il responsable… de la destruction de la biosphère et de l’explosion des inégalités ?
De : Alain Grandjean

14 Sep 2017

L’anthropocène (1) est le nom proposé par des scientifiques à la suite du prix Nobel Paul Crutzen pour désigner la nouvelle époque géologique dans laquelle nous sommes entrés. Elle se caractérise par l’impact de plus en plus déterminant des activités humaines sur les grands équilibres de la biosphère et une pression considérable sur les ressources naturelles.
Si le diagnostic (de pression anthropique sur la planète) est l’objet d’un large consensus scientifique comme nous allons le voir, le terme « anthropocène » fait débat car il pourrait cautionner l’idée que cette pression est liée exclusivement à la nature humaine ; certains chercheurs préfèrent d'autres appellations plus ciblées telles que « Occidentalocène », « Capitalocène », ou « Industrialocène ».
Nous allons ici tenter de montrer que le...

« Une santé, une planète » – L’exemple du virus West Nile
De : Guy Grandjean

1 Juin 2017

Eté 1999 – Epidémie sur New York

Il pleut des oiseaux sur New-York, et sur le Connecticut, des centaines d'oiseaux, bientôt des milliers, dont une bonne partie sont des corbeaux. Nos amis noirs ne croasseront plus.

Au même moment, à l'hôpital Flessing, quelques personnes âgées décèdent d'une d'encéphalite virale, une inflammation du cerveau, non étiquetée. Le premier patient a été hospitalisé début août. Le médecin, Deborah Anis, envoie des prélèvements au laboratoire de New-York, et contacte le CDC d'Atlanta, la Mecque des labos américains. Un peu plus tard, le diagnostic biologique tombe : présence d'anticorps anti virus de l'encéphalite de Saint-Louis. Ce virus est transmis par des piqûres de moustique, et provoque des petites épidémies assez classiques aux Etats-Unis, surtout en été.

L'affaire semble réglée. On...

Le phage : une aide opportune de la nature face à l’antibiorésistance
De : Guy Grandjean

25 Mar 2016

[Edit 29 mars 2016 : l'auteur de ce billet, Guy Grandjean, biologiste, tient aussi un blog bourré d'histoires passionnantes : Rouges Jardins]

Un des écrivains russes les plus originaux du XX ème siècle, Mikhaïl Boulgakov, avait abandonné une carrière de médecin, courte mais intense. Nous nous souvenons de son roman « Le maître et la marguerite », de l’inénarrable « Journal d’un jeune médecin », et de ses pièces de théâtre… Personne n’a retenu le nom de son frère Nicolas, qui a pourtant dévoilé le phage phi-X174 en 1935 .

Quésaco ?

Un bombardier russe du temps de la guerre froide ?

Non, que nenni, c’est un simple virus, un tout petit.

Et ce virus ne s’attaque qu’aux bactéries : ni à vous, ni à moi, ni à aucun autre animal. C’est pour ça qu’on l’appelle...

Après la biodiversité l’antibiorésistance voici la BIOINVASION
De : Guy Grandjean

21 Juil 2015

Chaque être vivant obéit à un projet crypté dans son ADN : une envie impérieuse de reproduction, voire de multiplication. Vous, moi, le raton laveur, et jusqu'au virus Sin nombre, partageons tous ce même désir, codé avec le même alphabet.

 

Mais chaque être vivant, dès sa naissance, rencontre l’autre, les autres,qui peuvent contrarier ses projets les plus intimes. Chez certains requins, c'est in utero que cette rencontre se transforme en mortel pugilat, entre "frères". A contrario, dans notre espèce, généralement, les premières rencontres sont plutôt empreintes d'amour et d'attention. Quoiqu'il en soit, le désir de multiplication est confronté à l'autre.

 

 Au niveau de l'espèce, il peut aboutir à un phénomène invasif, quand les conditions écologiques lepermettent.

Au pire, les espèces peuvent devenir...

Une histoire brève de l’antibio-résistance
De : Guy Grandjean

13 Avr 2015

Les hommes sont têtus mais la nature est bornée. Les hommes agissent de manière funeste sur leur environnement, cette attitude n’est pas nouvelle, mais quand les 7 milliards d’habitants s’y mettent, c’est coton.  Même les misérables termites savent adapter le nombre de leurs naissances en fonction des ressources, ce que nous n’avons jamais su faire.

Les hommes ont même réussi à mettre en jeu leur survie, avec la production intempestive des CFC, les chlorofluorocarbones qui détruisaient la couche d’ozone.

En 1987, l’accord de Montréal a fait stopper ce dangereux processus, et, mine de rien, la vie sur terre a été, ni plus, ni moins, sauvée : il est impossible de se passer de ce bouclier protecteur,  cette bienfaisante couche d’ozone qui filtre les flux de rayons U.V. .En 2003 au Chili, il suffisait de cinq minutes d’exposition par beau...

journal

Bibliothèque et papiers de référence