L’optimisme peut-il constituer une valeur pro-environnementale ? Billet invité – Jacques Lecomte
De : Billet invité

Crédit : Carolalune
3 Jan 2023

Parmi les militants environnementaux, certains se déclarent plutôt pessimistes, d’autres choisissent plutôt l’optimisme. Que nous dit la psychologie scientifique sur ce sujet ? L’optimisme présente globalement plutôt des avantages, mais peut parfois générer des comportements contre-productifs. Ceci m'a amené à créer il y a quelques années le néologisme optiréalisme. J'aimerais exprimer  ici pourquoi.

Il y a énormément d’études scientifiques sur l’optimisme-pessimisme, et diverses théories interprétatives. Le sujet est complexe et en voici un résumé succinct. Mon propos tient ici en quatre points : 1/ la dualité optimisme-pessimisme : un regard sur le futur et sur le présent ; 2/ les impacts de l’optimisme-pessimisme 3/ les limites de l’optimisme et la pertinence d’un optimisme réaliste 4/ les implications pour la communication et...

Ce que science et expertise peuvent apporter à notre politique énergétique
De : Alain Grandjean

structure-dnte-debat
8 Jan 2015

Ayant présidé le comité des experts du Débat National sur le Transition Energétique  (DNTE dans la suite) au premier semestre 2013, je me suis posé avec mes collègues[1] les questions de notre apport et de celui des scientifiques[2] au DNTE et plus généralement à la politique énergétique.

Le projet  de loi n’est pas encore voté et la question reste entière : les débats continuent et chacun y va, pour justifier tel ou tel choix politique, soit de son recours à la science ou autres autorités soit à sa défiance envers elles. Il serait ridicule de vouloir se passer de la physique dont tout ingénieur a besoin en matière énergétique, mais il semble aussi  vain de se passer d’expertise qui permet d’éviter bien des chausse-trappes. Plusieurs questions se posent cependant. Comment y voir clair dans une situation complexe où les experts expriment des...

OGM, gaz de schiste, Fessenheim, retour de l’obscurantisme ou émergence d’une nouvelle rationalité?
De : Alain Grandjean

sylvestre
1 Nov 2012

En quelques semaines, trois sujets hautement symboliques, au cœur du débat écologie /  technologie ont fait la une des journaux. Le gouvernement met un arrêt à  l’exploration  des gaz de schiste en France et annonce la fermeture de la centrale de Fessenheim. Le Nouvel Observateur fait sa une[1] sur « Oui les OGM sont des poisons » et  engendre un débat passionné. 

S’agit-il du retour de l’obscurantisme, comme le pointe, pour le cas du gaz de schiste,  un petit papier t de Favilla dans les Echos[2], au titre remarquable : « Mantras contre le gaz de schiste » ?  En voici la conclusion :

« Bref, dans une nation où sont nés Descartes, d'Alembert et Auguste Comte, on aurait pu débattre rationnellement des risques liés à cette rare source d'énergie présente dans notre sol,...

Science et vérité
De : Alain Grandjean

Galilée
27 Avr 2010

Le débat sur le climat a réveillé des réflexions de fond sur le statut d’un énoncé scientifique. Même si la mauvaise foi la plus évidente est à l’origine de ce débat il n’est pas inutile d ‘en profiter pour éclairer la question.

La démarche scientifique est née avec Galilée, le premier à avoir mis en lumière que la vérité ne pouvait pas être issue d’un principe d’autorité (c’est vrai parce que celui qui le dit est …le pape, un puissant, une autorité reconnue, une personnalité « autorisée ») mais de la confrontation avec la réalité par le biais d’une expérience reproductible. Cette révolution ne s’est pas fait sans mal. Les détenteurs de la Vérité qui en tiraient une position dominante et des avantages se sont retrouvés progressivement en Occident dans la peau de « croyants » sans influence. On comprend qu’ils...

Peut-on faire confiance aux modèles climatiques ?
De : Alain Grandjean

devise-shadock
23 Mar 2010

L’ ampleur de la crise financière et économique, totalement imprévue quelques mois avant par les économistes, l’incapacité de la météo à prévoir le temps qu’il fera à plus d’une semaine et les critiques des climato-sceptiques font douter des modèles climatiques.

Comment pourraient-ils, eux, nous apporter une information sur ce qui va se passer dans plusieurs décennies ?

Tout d’abord la physique (qui sert de base aux modèles climatiques) ce n’est pas de l’économie ni de la finance. Les modèles économiques ne peuvent prétendre à faire la moindre prévision même à relativement court terme pour au moins trois raisons :

  • il n’y a pas de lois économiques comme il y a des lois physiques
  • les phénomènes économiques...

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