L’équilibre marchand, aveugle à certaines externalités, n’est pas forcément optimal d’un point de vue environnemental ou social. La recherche de l’optimum se déroulant dans le cadre strict des échanges marchands, certains effets qui ne sont pas affectés d’une valeur, sont complètement écartés de la recherche d’efficacité alors même qu’ils sont susceptibles d’affecter l’utilité des agents économiques… Lire la suite sur Wikipédia.

Enjeux économiques de la transition climatique, commentaires sur le rapport de la DGT
De : Alain Grandjean

rapport-dgt-economie-climat
5 Fév 2024

La Direction générale du Trésor vient de publier un rapport sur les enjeux économiques de la transition vers la neutralité carbone. Ce rapport est bienvenu après celui de Jean Pisani et Selma Mahfouz sur les incidences économique de l’action pour le climat. Il est en effet important de continuer à approfondir la question des impacts économiques de la transition. Il est également appréciable de disposer d’un rapport intermédiaire ce qui permet d’exprimer des remarques susceptibles d’être prises en compte dans le rapport final ou au moins discutées. La note qui suit se limite...

La croissance est elle nécessaire pour financer la dette publique et la protection sociale ?
De : Alain Grandjean

1 Juin 2023

L’un des donateurs[1] de l’association The Other Economy, que nous avons créée fin 2022, a soulevé deux questionnements intéressants à l’interface entre enjeux écologiques, économiques et sociaux. Les voici en synthèse : 
1/ On entend souvent dans le débat public que la croissance serait nécessaire à la réduction des inégalités et à la justice sociale, ou que, en l’absence de croissance, les comptes publics d’un Etat providence serait « par nature » déséquilibrés. Ces affirmations sont-elles fondées ?
2/ Quelles devraient être les bonnes règles de gestion budgétaire d’une nation qui se retrouverait dans un « état stable », sans croissance ni décroissance ? Quel impact sur les dettes et déficits publics ? Si on maintient un déficit permanent dans...

L’économie au défi de la biodiversité
De : Alain Grandjean

Couverture : L'économie face à la nature
20 Mar 2023

Harold Levrel et Antoine Missemer, qui viennent de publier l’ouvrage ‘L’Économie face à la nature : de la prédation à la coévolution’ (Les Petits Matins, 2022), nous invitent à envisager une économie d’un nouveau genre qu’ils appellent « économie de la coévolution ». Ils explorent dans leur livre toute une série d’innovations, notamment institutionnelles, visant à modifier notre rapport avec le vivant et nous en livrent ici la synthèse.

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L’économie se propose de travailler sur la rareté des ressources et sur leur gestion en vue de permettre à notre espèce de croître ou, a minima, de se maintenir dans un territoire donné. À l’échelle d’une histoire longue – les Anglo-saxons parlent de « big history » –,...

La surabondance va-t-elle conduire au retour de la pénurie ?
De : Alain Grandjean

penurie-fossile-climat
10 Fév 2023

Les hommes ont été hantés par la peur de la famine pendant des millénaires[1]. L’histoire des deux derniers millénaires est marquée par de multiples famines et disettes. On doit aux révolutions scientifique et thermo-industrielle la sortie, pour une partie de l’humanité, de cette tragédie. Les deux dernières famines occidentales datent de 1851 en Irlande et de 1866 en Finlande. Depuis, nous les Occidentaux, et les plus riches des autres pays, n’avons plus peur de la faim. Certes, la pauvreté n’a pas été éradiquée mais la faim si. Et une partie d’entre nous souffrons au contraire de maladies liées à des excès alimentaires.

Cette courte période -à l’échelle de l’histoire humaine- de surabondance alimentaire et plus généralement...

Pour une autre histoire des rapports économie-environnement
De : Billet invité

The Oxbow - Thomas Cole (1836)
21 Sep 2022

Antoine Missemer, qui vient de publier l’ouvrage ‘A History of Ecological Economic Thought’ (Routledge, 2022) avec Marco Vianna Franco, nous invite dans ce post à explorer les voies alternatives des relations entre environnement et économie qui ont jalonné l’histoire des idées économiques. Assez largement méconnues, elles constituent autant de solutions à explorer pour renouveler la discipline et contribuer à bâtir une autre économie.

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Les économistes sensibles aux enjeux environnementaux connaissent pour la plupart assez bien l’histoire de leur discipline, des Physiocrates au XVIIIe siècle à l’économie du climat et de la biodiversité au XXIe siècle.

Ils retiennent des économistes classiques...

Le changement climatique : juste un peu de PIB en moins ?
De : Alain Grandjean

@ Jos Browning - Freeimages.com
25 Fév 2021

A l’occasion d’un récent sommet de la finance durable à Paris, les médias ont relayé l’information suivante : « Selon des simulations de la Banque de France, le PIB réel en Europe serait inférieur de 2 à 6 % en 2050, en cas de transition climatique désordonnée plutôt qu’ordonnée. »[1]. Il nous semble important d’attirer de nouveau[2] l’attention sur le fait que ces chiffres sont faux et dangereux. Certes ils sortent de modèles économiques que l’on peut supposer exempts d’erreur technique. Mais la manière dont sont élaborés ces modèles et dont leur calibration est réalisée, les rend impropres à estimer les évolutions du PIB face au changement climatique. Ceci est maintenant largement connu et documenté, mais malheureusement pas corrigé : les mêmes modèles continuent...

La représentation de la question climatique par la Commission européenne. Un biais contre-productif ?
De : Billet invité

@ Jos Browning - Freeimages.com
8 Oct 2020

La Commission européenne a adopté le 9 septembre 2020 un Rapport de prospective stratégique qui est censé fournir le cadre stratégique sur lequel seront fondées les initiatives politiques de court terme notamment pour affronter les vulnérabilités climatiques. Ollivier Bodin, contributeur régulier au Chroniques de l'Anthropocène, explique dans ce post combien les chiffres du rapport concernant l’estimation du coût potentiel d’un réchauffement climatique de 3°C par rapport au niveau préindustriel souffrent d’un double biais. D’une part, ils ne prennent en compte qu’une toute petite partie des effets attendus des dérèglements sur les activités humaines. D’autre part, ils ignorent complètement l’incertitude radicale qui entoure de telles estimations en raison du caractère inédit du réchauffement. De...

Les modèles mathématiques sont-ils fiables ? Le paradoxe de la comparaison du climat, de l’épidémiologie et de l’économie 
De : Alain Grandjean

jcomp - fr.freepik.com
8 Juin 2020

Le président de la République a créé plusieurs commissions « de haut niveau », certes dans des formats un peu différents, mais qui montrent dans tous les cas sa volonté de s‘entourer de garanties scientifiques pour fonder et légitimer ses décisions aux yeux de l’opinion. Nous ne discuterons pas ici de la question du lien entre la science et la décision politique mais soulignerons un paradoxe remarquable quand on compare trois domaines d’application récente de ce dispositif : le climat (avec le Haut Conseil pour le Climat[1]), la pandémie (avec le conseil scientifique Covid-19[2] et le Comité analyse, recherche et expertise, CARE, Covid-19[3]) et maintenant l’économie avec la commission...

Revoir les soutiens fiscaux à l’aviation à l’aune du changement climatique
De : Billet invité

@Ferran Pestana sur Flickr
11 Mai 2020

Partout dans le monde, le confinement des populations consécutif à la pandémie cloue les avions de transport civil de passagers au sol. Le nombre d’appareils en service dans le monde a reculé à son niveau de 1991, passant d’environ 20 000 à 7 000 appareils. Le secteur de l’aviation est un employeur important, une forte capitalisation boursière et une ressource à l’export pour les principales économies avancées. Les gouvernements, notamment en Europe, ont immédiatement annoncé des plans de soutien massifs au secteur pour éviter les faillites. Les militants de la cause climatique s'en sont émus, soulignant la trace écologique du secteur. Certains gouvernements semblent disposés à conditionner une partie des aides à une amélioration de l’empreinte carbone. Les gouvernements autrichiens et français...

Lyon-Turin : les conditions du succès sont-elles réunies ?
De : Alain Grandjean

train
6 Mar 2020

Alors que les présidents français et italien viennent d'officialiser leur souhait de voir passer la contribution européenne à la section transfrontalière du Lyon-Turin de 40 à 55%, nous nous interrogeons dans cet article sur les conditions de réussite de ce projet de liaison ferroviaire. La section transfrontalière (constituée principalement du tunnel base, 57km et 8,5 milliards d’euros) est en cours de lancement. Elle constitue la première phase d’un projet plus global dont la configuration n’est pas stabilisée et qui cherche à répondre à deux principaux enjeux : l’évitement du passage de camions et de voitures dans les vallées de l’Arve et de la Maurienne et la décarbonation des...

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