L’équilibre marchand, aveugle à certaines externalités, n’est pas forcément optimal d’un point de vue environnemental ou social. La recherche de l’optimum se déroulant dans le cadre strict des échanges marchands, certains effets qui ne sont pas affectés d’une valeur, sont complètement écartés de la recherche d’efficacité alors même qu’ils sont susceptibles d’affecter l’utilité des agents économiques… Lire la suite sur Wikipédia.

Les défis de la voiture électrique
De : Alain Grandjean

26 Sep 2019

Le très fort développement attendu des véhicules électriques, illustré en septembre 2019 par les annonces au salon de Francfort avec la nouvelle ID3 de Volkwagen et de nombreux autres modèles, offre un espoir réel et significatif pour décarboner les transports et réduire rapidement notre dépendance au pétrole. Les hauts niveaux d’investissements prévus dans la filière attestent de cette dynamique et laissent entrevoir une baisse significative des coûts de production. Ainsi une étude du cabinet Deloitte annonce la parité coût entre le véhicule thermique et le véhicule électrique à batterie dès 2022.

Après avoir rappelé les enjeux de la décarbonation du transport et de la mobilité nous passerons en revue trois questions régulièrement...

Changer la comptabilité pour réussir la transition écologique
De : Alain Grandjean

11 Juil 2018

La critique de la comptabilité, vue sous l’angle du développement durable, a conduit Jacques Richard et Alexandre Rambaud à proposer une comptabilité en triple capital (le capital humain, le capital matériel ou financier, et le capital naturel) (voir encadré ci-après), qui est par exemple utilisée au sein du groupe SOS[1]. Soulignons une des conséquences majeures de cette façon de compter le capital : la notion de coût est, dès lors, elle même au moins triple. La rationalité économique ne peut plus se résumer à une simple optimisation d’un coût monétaire. C’est pourtant ce qui est fait dans tous les modèles et raisonnements actuels[2]. Il faut donc les remettre en cause à la racine et proposer une nouvelle analyse économique. Une révolution majeure en...

Détruire la nature, c’est bon pour le PIB ?
De : Alain Grandjean

27 Juin 2018

La croissance du PIB s’accompagne de la hausse d’émissions de gaz à effet de serre (GES), et plus généralement de celle de la pression sur les ressources et sur les pollutions[1]. Qu’en est-il du lien inverse ? Le PIB est-il stimulé par la destruction de la nature ? Une réponse globalement positive nous permettrait de conclure que la croissance du PIB est le meilleur indicateur de la vitesse de l’effondrement vers lequel nous allons : si nous voulons du PIB, dans le cadre du mode de production et de consommation actuel, nous détruisons la nature et si nous la détruisons nous accroissons le PIB –jusqu’à l’effondrement. Belle boucle de rétroaction et beau cercle vicieux…dont nous discuterons pour conclure sur la manière d’en sortir. Pour appréhender cette question nous allons prendre quelques exemples parfois un peu...

Détruire la nature : est-ce le prix du progrès ?
De : Alain Grandjean

25 Mai 2018

« Non ce n’était pas mieux avant », « Le monde va beaucoup mieux que vous ne le croyez » ces deux livres récents[1] mettent en évidence, statistiques convaincantes à l’appui, que la condition humaine (il s’agit bien d’une vision mondiale) a fait des progrès gigantesques, notamment dans les derniers siècles. L’économiste Jean Gadrey, quant à lui, vient d’écrire dans deux billets successifs que le monde va mieux selon certains critères, et bien mal selon d’autres. Le constat des progrès est en général posé avec le but louable de contrer le pessimisme ambiant (dont on peut penser qu’il coupe les ailes à un engagement plus que jamais nécessaire[2]) et de redonner de l’optimisme ou de l’espoir

Pour accélérer la transition écologique il faut changer de logiciel et de boussole
De : Alain Grandjean

17 Mai 2018

« La perfection des moyens et la confusion des buts semblent caractériser notre époque. On ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l'ont engendré. » Albert Einstein. Même si l’on peut constater des progrès dans la perception de l’ampleur de la crise écologique et notamment du changement climatique, notamment grâce à l’accord de Paris, force est de constater que nous sommes loin du compte. Face à la « grande accélération » de cette crise dont les indicateurs principaux montrent les phénomènes exponentiels sous-jacents, il nous faudrait accélérer puissamment nos réponses et nous ne le faisons pas. Pourquoi ? Parce que le « logiciel » dominant n’intègre pas cette notion en son cœur, et parce que notre boussole (la croissance du PIB pour l’Etat et le profit tel que calculé aujourd’hui par et pour les entreprises) nous fait aller...

Commerce international et développement durable : passer des paroles aux actes
De : Alain Grandjean

27 Avr 2018

En matière de commerce international, Donald Trump déstabilise son monde, en plaidant pour un protectionnisme d’un autre âge[1]. C’est le moment de prendre l’initiative pour faire évoluer la vision traditionnelle de ce commerce (libre-échangiste ou protectionniste) qui ne tient aucun compte du développement durable. C’est le moment aussi car Emmanuel Macron dans ses discours prononcés à Davos et à la tribune de la COP23, est le premier chef d’État d’un pays du Nord à faire aussi explicitement le lien entre climat et commerce. L’Union européenne n’est pas en reste, la Commissaire européenne au commerce, Cécilia Malmström, affirme désormais qu’une référence à l’accord de Paris est nécessaire dans tous les...

Réforme de l’entreprise : partir de la firme ou partir du terrain ?
De : Billet invité

26 Mar 2018

Dans leur rapport « L’entreprise, objet d’intérêt collectif » remis aux ministres de l’écologie et du travail début mars, Jean-Dominique Sénard et Nicole Notat proposent des transformations diverses de la définition et de la gouvernance de l’entreprise. Il s’agit de reconnaitre « l’intérêt propre » de la société, au-delà des intérêts particuliers de ses membres et de rendre les Conseils d’Administration des entreprises responsables de la formulation de la « raison d’être »  de la société ; dès lors, il s’agit d’ajouter à la définition juridique actuelle de toute société (le fameux article 1833 du code civil) le fait que celle-ci doit être gérée « dans son intérêt propre, en considérant les enjeux sociaux et environnementaux ».  Le rapport propose également...

Les « vrais » coûts de l’énergie
De : Alain Grandjean

14 Nov 2017

La lutte contre le changement climatique et la révolution énergétique qu’elle suppose vers des énergies bas-carbone, sont souvent présentées comme trop coûteuses. Le paradoxe est immense : nous savons que les conditions de vie sur la planète deviennent insupportables (c’est-à-dire en un sens bien trop coûteuses) pour beaucoup d’entre nous, et pourtant nous trouvons trop couteux (dans un autre sens) de ne pas continuer à alimenter le chaudron climatique.  Même si Nicholas Stern dans son rapport de 2006 a « démontré » que le coût de l’inaction était supérieur au coût de l’action, le doute est toujours dans les esprits. Le charbon (la source d’énergie la plus carbonée) n’est-il pas moins coûteux que les sources concurrentes ? S’en passer, une des mesures décisives pour gagner la bataille climatique, est considéré par beaucoup comme très...

Pour la commission lancée par Emmanuel Macron, le CETA n’est pas climato compatible !
De : Alain Grandjean

12 Sep 2017

La commission CETA présidée par Katheline Schubert a rendu son rapport le 8 septembre (1). Ce rapport est court et agréable à lire, sans jargon. En synthèse, il m’a semblé plutôt relativement « carré » sur le fait que le CETA n’offre en l’état pas les garanties suffisantes en matière de santé et d’environnement (et notamment de climat). Mais il m’a semblé très timoré dans ses recommandations. J’ai essayé de voir si la commission avait répondu aux quelques questions que je lui avais posées. Je reprends donc le plan de la note que j’avais adressé à Katheline Schubert (dont le contenu est posté ici) en rappelant simplement la question posée, et j’extrais des éléments de réponse éventuels contenus dans le rapport (cités en italique) que...

Le CETA pourra-t-il être compatible avec l’accord de Paris sur le climat ?
De : Alain Grandjean

26 Août 2017

Conformément à une promesse de campagne d’Emmanuel Macron, Edouard Philippe, a confié le 6 juillet à une commission d’experts indépendants la mission d’évaluer l’impact attendu d’une entrée en vigueur de l’accord commercial entre l’UE et le Canada (CETA) sur l’environnement et la santé. Cette commission présidée par Katheline Schubert (1) doit rendre son rapport le  7 septembre. Entre temps (le 31 juillet)  le conseil constitutionnel a jugé que le CETA était compatible avec la Constitution. L’accord est supposé entrer en vigueur de manière provisoire le 21 septembre.

Katheline Schubert m’a proposé de lui faire parvenir une note sur les points que j’aurais...

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