Changer la comptabilité pour réussir la transition écologique
De : Alain Grandjean

WWF
11 Juil 2018

La critique de la comptabilité, vue sous l’angle du développement durable, a conduit Jacques Richard et Alexandre Rambaud à proposer une comptabilité en triple capital (le capital humain, le capital matériel ou financier, et le capital naturel) (voir encadré ci-après), qui est par exemple utilisée au sein du groupe SOS[1]. Soulignons une des conséquences majeures de cette façon de compter le capital : la notion de coût est, dès lors, elle même au moins triple. La rationalité économique ne peut plus se résumer à une simple optimisation d’un coût monétaire. C’est pourtant ce qui est fait dans tous les modèles et raisonnements actuels[2]. Il faut donc les remettre en cause à la racine et proposer une nouvelle analyse économique. Une révolution majeure en...

Détruire la nature, c’est bon pour le PIB ?
De : Alain Grandjean

VertigoLab
27 Juin 2018

La croissance du PIB s’accompagne de la hausse d’émissions de gaz à effet de serre (GES), et plus généralement de celle de la pression sur les ressources et sur les pollutions[1]. Qu’en est-il du lien inverse ? Le PIB est-il stimulé par la destruction de la nature ? Une réponse globalement positive nous permettrait de conclure que la croissance du PIB est le meilleur indicateur de la vitesse de l’effondrement vers lequel nous allons : si nous voulons du PIB, dans le cadre du mode de production et de consommation actuel, nous détruisons la nature et si nous la détruisons nous accroissons le PIB –jusqu’à l’effondrement. Belle boucle de rétroaction et beau cercle vicieux…dont nous discuterons pour conclure sur la manière d’en sortir. Pour appréhender cette question nous allons prendre quelques exemples parfois un peu...

Détruire la nature : est-ce le prix du progrès ?
De : Alain Grandjean

Les Schtroumpfs Lombard
Tome 21
25 Mai 2018

« Non ce n’était pas mieux avant », « Le monde va beaucoup mieux que vous ne le croyez » ces deux livres récents[1] mettent en évidence, statistiques convaincantes à l’appui, que la condition humaine (il s’agit bien d’une vision mondiale) a fait des progrès gigantesques, notamment dans les derniers siècles. L’économiste Jean Gadrey, quant à lui, vient d’écrire dans deux billets successifs que le monde va mieux selon certains critères, et bien mal selon d’autres. Le constat des progrès est en général posé avec le but louable de contrer le pessimisme ambiant (dont on peut penser qu’il coupe les ailes à un engagement plus que jamais nécessaire[2]) et de redonner de l’optimisme ou de l’espoir

Pour accélérer la transition écologique il faut changer de logiciel et de boussole
De : Alain Grandjean

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17 Mai 2018

« La perfection des moyens et la confusion des buts semblent caractériser notre époque. On ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l'ont engendré. » Albert Einstein. Même si l’on peut constater des progrès dans la perception de l’ampleur de la crise écologique et notamment du changement climatique, notamment grâce à l’accord de Paris, force est de constater que nous sommes loin du compte. Face à la « grande accélération » de cette crise dont les indicateurs principaux montrent les phénomènes exponentiels sous-jacents, il nous faudrait accélérer puissamment nos réponses et nous ne le faisons pas. Pourquoi ? Parce que le « logiciel » dominant n’intègre pas cette notion en son cœur, et parce que notre boussole (la croissance du PIB pour l’Etat et le profit tel que calculé aujourd’hui par et pour les entreprises) nous fait aller...

Réforme de l’entreprise : partir de la firme ou partir du terrain ?
De : Billet invité

Couverture du Rapport Sénard-Notat "L'entreprise objet d'intérêt collectif"
26 Mar 2018

Dans leur rapport « L’entreprise, objet d’intérêt collectif » remis aux ministres de l’écologie et du travail début mars, Jean-Dominique Sénard et Nicole Notat proposent des transformations diverses de la définition et de la gouvernance de l’entreprise. Il s’agit de reconnaitre « l’intérêt propre » de la société, au-delà des intérêts particuliers de ses membres et de rendre les Conseils d’Administration des entreprises responsables de la formulation de la « raison d’être »  de la société ; dès lors, il s’agit d’ajouter à la définition juridique actuelle de toute société (le fameux article 1833 du code civil) le fait que celle-ci doit être gérée « dans son intérêt propre, en considérant les enjeux sociaux et environnementaux ».  Le rapport propose également...

Le CETA pourra-t-il être compatible avec l’accord de Paris sur le climat ?
De : Alain Grandjean

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26 Août 2017

Conformément à une promesse de campagne d’Emmanuel Macron, Edouard Philippe, a confié le 6 juillet à une commission d’experts indépendants la mission d’évaluer l’impact attendu d’une entrée en vigueur de l’accord commercial entre l’UE et le Canada (CETA) sur l’environnement et la santé. Cette commission présidée par Katheline Schubert (1) doit rendre son rapport le  7 septembre. Entre temps (le 31 juillet)  le conseil constitutionnel a jugé que le CETA était compatible avec la Constitution. L’accord est supposé entrer en vigueur de manière provisoire le 21 septembre.

Katheline Schubert m’a proposé de lui faire parvenir une note sur les points que j’aurais...

Carbone 4 publie la méthodologie Carbon Impact Analytics
De : Alain Grandjean

carbonimpactanalytics
15 Juin 2016

Carbone 4 publie en français et en anglais une méthodologie détaillée pour construire des indices bas carbone à l’aide des indicateurs Carbon Impact Analytics. Cette méthode innovante conçue par Carbone 4 permet d’évaluer l’impact carbone des portefeuilles et ainsi d’aider les investisseurs et gestionnaires d’actifs à réduire leur exposition aux risques climatiques et à saisir les opportunités associées à la transition énergétique.

Au delà de l'empreinte carbone, vers une stratégie d'investissement bas-carbone :

Les investisseurs sont de plus en plus exposés au risque carbone. Ils doivent désormais gérer ce risque, mais également développer des stratégies d’investissement résilientes face au changement climatique. “Carbon...

Reporting carbone : des entreprises ambitieuses, le MEDEF frileux
De : Alain Grandjean

Référence à la parabole de l'île de Pâques - l'énarque qui savait compter et celui qui ne savait pas
17 Avr 2016

NB: Ce texte  a été mis à jour le 21 Avril suite à un commentaire de l'Association Bilan Carbone ABC.

L’ article 173 de la Loi de Transition Energétique pour la Croissance Verte renforce et précise les obligations de « reporting » des différents acteurs de la vie économique. Deux décrets sont déjà publiés, un troisième, relatif aux entreprises, est en cours de discussion. Face à l’ampleur du défi climatique, les demi-mesures ne sont plus de saison. Le présent article plaide pour une proposition ambitieuse et accessible.

1 L’article 173  concerne :

- les investisseurs financiers et gestionnaires d’actifs, (décret publié en décembre 2015) ;

- les banques, pour les...

Réformer la comptabilité privée pour réformer le capitalisme
De : Alain Grandjean

Référence à la parabole de l'île de Pâques - l'énarque qui savait compter et celui qui ne savait pas
26 Jan 2016

La comptabilité d’entreprise, telle que nous la connaissons aujourd’hui a été codifiée au Moyen-Age[1] pour représenter le patrimoine des propriétaires de l’entreprise et son évolution. Elle est née à une époque où la terre et les ressources naturelles  sont considérées de fait comme infinie. Elle n’entretient aucune forme de lien avec la question des ressources naturelles et du risque de pénurie ou de pollution qui peuvent être induites par l’activité humaine. On peut dire dès lors que la nature ne compte pas pour le décideur qui se base sur ces comptes-là puisqu’elle n’est pas comptée (Voir aussi ce papier : "Qu'est-ce qu'un coût ? Application au changement climatique"). C’est à mes yeux l’une des causes de la catastrophe écologique que nous vivons actuellement (voir...

Arrêter la dérive climatique détruira du capital financier Savons-nous vraiment faire nos comptes ?
De : Alain Grandjean

iledepaque-lecons
12 Mai 2013

Nous avons vu dans ce post  que les réserves prouvées d’énergie fossile sont environ 4 fois supérieures à notre «  budget carbone » d’ici 2050, si nous voulons rester en-dessous d’une hausse de 2 degrés. Dès lors 80 % de ces réserves prouvées ne valeraient rien puisqu’elles ne pourraient être exploitées.

Une étude récente de  l’ONG Carbon Tracker détaille cela. Elle  précise les chiffres en fonction des hypothèses d’augmentation de température et des échéances (2050 et 2100). Elle étudie la répartition des réserves entre acteurs privés et Etats (qui en détiennent la majorité). Elle s’intéresse aussi au flux de capitaux engagés...

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