Bilans carbone, agenda des solutions… les entreprises bougent face au défi climatique. Du moins, les grands groupes. De là à reconsidérer leur business model ?
Le dérèglement climatique est malheureusement bien établi. Ses conséquences, bien documentées, sont potentiellement dévastatrices. La cause principale : les émissions humaines de gaz à effet de serre (GES). Au rythme actuel, la hausse de la température moyenne planétaire pourrait être de 3 à 6 °C par rapport à la température préindustrielle. Les risques seront tellement nombreux, amples et certains que les assurances ne pourront plus les assumer ; les États, eux-mêmes, dépassés. Et des milliards de personnes se trouveront dans une misère accrue et ingérable.
Pour éviter de subir en cent ans l’équivalent d’un changement d’ère climatique et pour limiter la hausse à 2 °C, conformément à l’accord de Paris, il faut faire descendre, rapidement, les émissions mondiales de GES pour atteindre la neutralité carbone1 avant la fin du siècle, ce qu’on peut appeler une « trajectoire 2 °C ». Un défi colossal, tant par l’ampleur des actions à entreprendre que par leur vitesse d’exécution. On connaît, dans ses grandes lignes2, le chemin pour y parvenir. Il suppose un effort drastique d’économie d’énergie pour éviter à terme la moitié des émissions, une décarbonation de la production d’électricité, une électrification croissante des usages et une restauration des puits de carbone naturels que sont les forêts et la biomasse. Réduisant les pollutions atmosphériques, cette trajectoire 2 °C a de nombreux avantages, notamment sanitaires. Elle conduit à inventer une nouvelle forme de développement économique.
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- Situation dans laquelle les puits de carbone sont suffisants pour absorber les émissions de CO2. Aujourd’hui, les émissions sont au moins deux fois trop élevées. ↩︎
- Voir, par exemple, le rapport de la Banque mondiale, publié en mai 2015, Vers un avenir sans carbone : éliminer en trois étapes les émissions liées au développement. ↩︎