[Article rédigé pour la revue Annale des mines en février 2008] Résumé : « Renouveler les outils d’analyse des économistes, repenser le rôle des banques centrales dans le financement de l’économie, orienter la création monétaire, et de manière générale l’activité financière, vers les investissements durables : la crise récente nous incite à mettre en oeuvre un certain nombre de chantiers pour prévenir de nouveaux chocs.
La crise financière actuelle qui semble s’inscrire « naturellement » dans une série de crises est sans doute la plus violente depuis les années 30. Mais elle intervient dans un contexte nouveau : les enjeux environnementaux deviennent déterminants au plan géopolitique et économique. On ne peut exclure que la crise écologique se conjugue avec la crise financière et alimente une crise économique dans un contexte social difficile. Cette situation pourrait et devrait susciter des réformes d’ampleur comparable à ce que le monde a connu entre les deux guerres avec le retour de la régulation publique. Alain Grandjean propose ici quelques pistes de réforme qui permettrait de remettre monnaie et finance au service du développement durable, inversant ainsi la direction prise depuis le tournant néolibéral des années 1970. »
Sommaire de l’article :
I Des enjeux déterminants en termes de développement durable
II L’arsenal des économistes du développement durable est à compléter
III La doctrine des banques centrales est à repenser
IV Une nouvelle approche est à initier
1 La coordination des politiques budgétaires et monétaire
2 Le durcissement drastique de la régulation monétaire
3 Le calcul du déficit public
4 Le financement des investissements de long terme à rentabilité lente
Conclusion : le développement durable pour limiter l’ampleur des crises financières
Annexe : rappels sur la crise des subprimes