Nous avons abordé la création monétaire dans notre livre Financer la transition énergétique avec Mireille Martini, parce que nous pensons que « Pour financer la transition énergétique, il est également possible de créer de l’argent, d’en fabriquer. » (L’extrait du livre consacré à la création monétaire – quelques pages – est consultable ici et en annexe, au bas de ce billet)
C’est une première raison forte de s’intéresser à ce sujet, même si cette proposition suscite en général méfiance et incrédulité. Mais il y a plusieurs autres raisons :
- La politique monétaire est un des leviers les plus puissants de toute politique économique; doit-elle être dans les mains d’une institution « indépendante » comme la BCE ? Ne doit-elle pas être plutôt soumise au contrôle démocratique ?
- Manquer de monnaie en période de crises (Crise de 1929 aux USA et en Europe, crise argentine de 2001, crise grecque en 2015 …) aggrave la situation des entreprises et des ménages et peut plonger dans la misère une population entière ; comment est-ce possible quand on sait que la monnaie se crée d’un jeu d’écritures? Quel but a poursuivi la BCE dans les événements grecs de juin-juillet 2015 quand elle a coupé les liquidités aux banques grecques ?
- Comment le quantitative easing pratiqué par plusieurs grandes banques centrales fonctionne-t-il ? Conduit-il à injecter de la monnaie dans l’économie ? Est-il efficace ?
- La création monétaire n’est –elle pas à l’origine des crises spéculatives liées à une surliquidité de l’économie et à un excès de prêts des banques vers les institutions financières non bancaires, dont le shadow-banking ? Ne faut-il pas créer des règles plus strictes (si on continue à laisser la création monétaire aux mains des banques) ?
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Le texte qui suit, traduit de l’anglais par Julia Grandjean, que je remercie chaleureusement, présente les mécanismes de base de la création monétaire, dénonce et démonte deux idées fausses (la monnaie serait créée par l’épargne, et sa quantité serait un multiple de la monnaie centrale créée par la banque centrale) et explique le quantitative easing. Il fait suite à un article sur la nature de la monnaie qu’on peut lire ici.
Il ne fait pas le tour de la question, mais en expose bien les prémices. Place aux économistes de la Banque Centrale d’Angleterre.