J’ai le plaisir de vous annoncer la sortie chez PUF du livre « Vers une société sobre et désirable« . Ce livre est issu d’un colloque qui s’est tenu le 26 novembre 2009, sur la base d’un texte du Comité de Veille Ecologique de la Fondation Nicolas Hulot, intitulé « Evolution Chapitre 2 ». L’idée centrale c’est que nous vivons un tournant de l’histoire de l’humanité et que nous avons à écrire un nouveau chapitre de son histoire.
A ce colloque sont intervenus des économistes (comme Jean-Luc Gréau et Nicolas Bouleau), des juristes, des historiens, des philosophes (comme Marcel Gauchet), des sociologues (comme Pierre Rosanvallon) des politiques (Chantal Jouanno), des scientifiques des neurosciences…
Deux petites remarques néanmoins : 500 pages, et ….25 euros TTC
Bonne lecture
4 réponses à “Sortie du livre « Vers une société sobre et désirable » : à lire”
Bonjour
toujours dans la problématique de la dépletion énergétique, j’ai beaucoup de mal à imaginer concrétement ce qu’on imagine comme société future « désirable ». La consommation actuelle de fossiles par habitant n’est pas tellement élevée en moyenne rapporté au standard français, à l’échelle mondiale. Elle correspond à peu près au niveau de vie des pays intermédiaires genre Europe de l’Est ou Amérique du Sud. Et on est à l’époque où on en consomme le plus dans l’histoire de l’humanité ! rien que ramener tout le monde à la moyenne mondiale ne serait certainement pas considéré comme « désirable » par nos concitoyens. Et en plus il faudra certainement baisser considérablement cette consommation, même sans parler du CO2, simplement par l’épuisement des fossiles. Peut etre que les sociologues, les politiques, les économistes , les historiens pensent savoir comment faire fonctionner une société moderne sans fossile. Mais à mon avis, les physiciens et les ingénieurs ne le savent pas.
Bonsoir
Je vois que je n’arrive pas à vous communiquer mon envie de participer à l’aventure qui consiste à éviter le pire. Vous savez, je pense, qu’il est possible technologiquement de faire maintenant des voitures de 5 personnes à 110 gr de C02 alors que selon les régions du monde les émissions des voitures sont comprises entre 160 et 280 gr. Et qu’il est possible de faire des hybriques rechargeables à 70 gr si l’électricité est assez décarbonée. Vous savez aussi qu’on peut faire des logements qui consomment très peu d’énergie. Et ainsi de suite…
Habiter un logement BBC peut être désirable, rouler dans une voiture qui consomme beaucoup moins aussi.
La mutation est lourde mais je connais des ingénieurs qui savent comment la faire, au plan technologique. Les sujets clefs me semblent plutôt de l’ordre du droit international, des différences culturelles qui rendent difficiles les accords internationaux, des choix entre mécanismes économiques, des questions de dette publique et ainsi de suite.
Je pense au contraire qu’une société moins dépendante aux énergies fossiles sera rapidement plus désirable : baisse de la pollution (quotidienne, je ne parle même pas des épisodes désastreux comme actuellement dans le golfe du Mexique), amélioration de l’économie si on commence à penser durable (et non plus croire aux cloches de Pâques si vous me permettez l’expression) et donc in fine des niveaux de vie bien plus intéressants. Y compris pour des objets totalement inutiles (genre TV, micro-ordinateur personnel) : quand ils sont beaux (et généralement coûtent cher), on en change moins souvent & on fait davantage attention à son choix (caractéristiques, dont le consommation, fournitures, réparation possible, etc.), ce qui relève vraiment du désir.
Concernant la dette publique, ce qui me sidère pour vivre certaines situations d’un point de vue professionnel, c’est ce qui est fait de l’argent public dans des projets qui sont tout sauf durables, réfléchis et … désirables à bien y regarder ! Et je n’aborderai pas davantage les questions (éthiques) de la finance.
Oui, il y a beaucoup à faire pour cesser de faire n’importe quoi de l’argent public. c’est pourquoi je ne recommande pas du tout le laxisme en la matière…et vous avez raison de dire qu’il faut en particulier rétablir un critère de « durabilité » dans les projets publics.