Perte du sens commun et néotribalisme

L’actualité politique est intense dans le monde tout le long de l’année 2024, la moitié de la population mondiale étant concernée par une élection1, que ce soit en Europe, en Inde, en France, aux États-unis, en Afrique… La montée des régimes dits populistes ou d’extrême-droite est préoccupante. Je vais aborder cette question sous un angle a priori déconcertant mais qui me semble fondamental, celui de notre rapport aux vérités « élémentaires », les vérités de fait. J’essaierai de montrer que l’effritement de notre sens commun, celui qui nous fait reconnaître un chat d’un chien, est une cause non négligeable de la montée de ces régimes régressifs, qui constituent une forme de néotribalisme. J’en déduirai un antidote assez évident à ce péril.

L’importance cognitive des évidences tautologiques ou de fait

L’énoncé de la célèbre lapalissade « Un quart d’heure avant sa mort, il était encore en vie », et de tautologies du même acabit provoquent parfois un léger sourire de mépris. Ne serions-nous pas bien au-dessus de cette « logique primaire », c’est-à-dire inférieure et à usage du bon peuple, incapable de raisonnements plus sophistiqués, la marque des esprits forts et éduqués ?

Je vais montrer que, bien au contraire, cette logique primaire est d’une part, la fondation de notre appréhension du réel et de notre pensée, et, d’autre part, le ciment de notre cohésion sociale. Les adversaires des « évidences » sont des pourfendeurs de la clarté intellectuelle, les chantres de l’amalgame et du confusionnisme. Et ils contribuent à la constitution de « tribus », de plus en plus incapables de se comprendre voire d’échanger, et, dès lors, à la désagrégation du corps social, ce à quoi contribue la montée des régimes « populistes ».

Commençons par les enjeux cognitifs.

Le langage verbal2, comme la conscience3 dont il est l’expression, sont des attributs humains spécifiques4. Il est source infinie de lapalissades : un chat est un chat et n’est pas un chien etc.

Il y a trois catégories d’évidences :

  1. Les tautologies : si je suis vivant c’est que je ne suis pas mort.
    En mathématiques elles sont légion, par exemple : si a=b alors b=a.
  2. Les vérités de fait immédiates : cet animal est un chat.
  3. Les vérités de fait scientifiques : les corps s’attirent (selon la loi de la gravitation5, éventuellement corrigée des lois de la relativité), la Terre est ronde6, la peste est due à la bactérie Yersinia pestis, le climat se réchauffe depuis quelques décennies, etc. L’établissement de faits scientifiques passe toujours par un important travail préalable de définition précise des termes employés. En mécanique par exemple, il a fallu apprendre à distinguer la vitesse de l’accélération, la masse du poids, la quantité de mouvement de l’énergie cinétique etc. À noter qu’on utilise dans le monde scientifique le terme « evidence based » pour évoquer une position fondée sur des faits scientifiquement établis.

La révolution scientifique, marquée par la découverte de l’héliocentrisme et des lois de la mécanique au XVIè et XVIIè siècles, puis son extension à tous les domaines de la physique et de la biologie, nous ont rendus capables d’esprit critique et de discernement entre savoirs, opinions ou croyances, et hypothèses7.

Elle est aussi à l’origine de la réalisation du rêve prométhéen qui hante notre culture occidentale, celui de devenir maître et possesseur de la Nature. Et en effet la puissance qu’a acquis l’espèce humaine est devenue extraordinaire, grâce à la science – et c’en est même l’une des preuves les plus patentes de l’adéquation des procédures scientifiques à la connaissance du réel. Elles ont été mobilisées en vue de la réalisation de ce rêve prométhéen, dont nous découvrons tardivement le caractère funeste, mais cela n’est en rien une nécessité (de nombreuses sciences ont pour but essentiel de comprendre les phénomènes naturels, pas d’agir sur la Nature), ni une fatalité.

Mais cette révolution scientifique est aussi une révolution culturelle et politique. Elle nous a permis de ne plus être soumis à une autorité humaine, dépositaire de la vérité, qu’elle soit religieuse, ethnique ou politique. Nous sommes devenus capables de reconnaître des faits, qu’ils soient d’observation (qu’on pense à l’anatomie, l’astronomie ou la botanique), ou d’expériences (comme en mécanique ou en physique des particules), et ce indépendamment de la personne -et de son pouvoir- qui énonce les dits faits.

Pour autant, dans les pays raisonnablement démocratiques8, nous ne sommes pas irréversiblement rentrés dans l’ère de la raison, opposée à celle de l’obscurantisme qui la précédait et où l’on pouvait croire profondément à la sorcellerie et applaudir à l’exécution des sorcières et autres hérétiques9. D’une part, dans de nombreux domaines, comme celui des sciences humaines et sociales -économie comprise- règnent toujours les opinions plus ou moins étayées ou étoffées d’argumentations ad hoc10.
D’autre part et plus généralement, ces dernières décennies nous ont montré qu’il s’agissait d’une conquête collective jamais définitive. L’ex-président des Etats-Unis, Donald Trump, s’est fait le champion des « faits alternatifs », c’est-à-dire de la contestation des faits d’évidence ; l’exemple bien connu est celui de sa cérémonie d’investiture dont il a déclaré qu’elle a attiré « la plus grande audience à avoir assisté à une investiture, point final. » Or toutes les données disponibles démontraient que cette affirmation est indiscutablement fausse.

Les fake-news et les besoins de « débunkage » n’ont jamais été aussi élevés. Mais ce mouvement ne se limite pas aux vérités de fait. Il concerne aussi le sens des mots et le refus de la logique primaire. L’amalgame et la confusion s’installent de plus en plus dans nos esprits si nous n’y prenons pas garde. Les réseaux sociaux jouent un rôle déterminant dans cet abrutissement11, à la fois en répandant des contre-vérités et des confusions, et en contribuant à la création de communautés (voir point suivant).
Enfin ce mouvement régressif concerne aussi les faits scientifiques ; il existe des « platistes » revendiqués, des collectifs niant le voyage de l’homme sur la Lune, ou croyant à l’idée que les traînées d’avion (les « chemtrails »12) sont toxiques, tout comme des négateurs du réchauffement climatique ou des effets destructeurs des pesticides. La liste est longue des faits scientifiques contestés par des groupes humains qui s’échinent à en démontrer la fausseté, même quand ils sont établis solidement depuis longtemps et après avoir subi tous les tests possibles de réfutation.

Cette contestation des faits scientifiques n’est pas anecdotique ; pour le changement climatique c’est même une cause de tragédie annoncée ; dans d’autres domaines, comme par exemple le refus de prendre en considération les preuves de l’efficacité de certains vaccins, cela devient un problème de santé publique etc.

Il ne s’agit pas ici de donner à penser que les scientifiques ont toujours raison et qu’il faut suivre aveuglément leurs conclusions. Il s’agit d’attirer l’attention sur l’importance parfois vitale de la reconnaissance de faits scientifiquement établis.

Le néotribalisme

Le refus des évidences se fait toujours dans des communautés humaines (physiques ou virtuelles -via les réseaux sociaux) qui le partagent. À mesure que ces communautés se constituent, que ses membres se reconnaissent et échangent ensemble, elles s’isolent des autres (dans leur domaine de conviction ou de croyance), au point de ne plus pouvoir dialoguer, voire jusqu’à s’insulter, se haïr et s’entre-déchirer. Les gourous de tous poils savent isoler leurs disciples des influences extérieures, familiales pour commencer, et ont un talent quasi surnaturel pour les conserver sous leur emprise. Les chefs de gangs ou de clans mafieux savent faire régner la terreur et la loi du silence dans le même but. Au sein des réseaux sociaux, les adeptes d’une thèse ne cessent de se nourrir de propos qui les confortent dans leurs opinions, et se rassurent mutuellement par l’effet de « tribu ». Ces comportements sont amplifiés par les gestionnaires de réseaux car, comme le dit Gaël Giraud13 : « Les algorithmes de sélection de l’information et de « nudges » (c’est-à-dire, de « coups de pouce » destinés à orienter votre comportement devant l’écran) polarisent les internautes dans des « bulles » digitales, identitaires, peu reliées entre elles et dont la violence mimétique ‒ quelques « influenceurs » dictent au plus grand nombre de la tribu ce qu’il faut penser ‒ finit par tenir lieu de « débat » démocratique. »14

Cette tendance au tribalisme ou re-tribalisation15, selon le terme proposé par Amin Maalouf16, est une forme de retour à une situation sociale si ce n’est originelle à l’humanité, au moins largement généralisée pendant des siècles voire des millénaires. Les communautés primitives (pour autant qu’on puisse le savoir en observant les peuples premiers) sont structurées en tribus, dont les relations mutuelles sont variées. Ce tribalisme n’est évidemment pas né du refus de la logique primaire mais est, d’une part, issu des organisations sociales animales antérieures17 et, d’autre part, de besoins spécifiques aux humains18. L’être humain est en effet caractérisé, et c’est un point sur lequel le sociologue Bernard Lahire19 insiste fortement, « par une « altricialité » primaire (le nouveau-né n’est pas immédiatement compétent et a besoin du soutien de son entourage, le cerveau à la naissance atteignant à peine 25 % de sa taille adulte), mais aussi par une altricialité secondaire, c’est-à-dire que la croissance du cerveau s’effectue essentiellement après la naissance et durant une période relativement longue (presque le dixième de sa durée moyenne globale). Cette spécificité d’Homo sapiens a une portée anthropologique capitale. Elle expose si fortement les cerveaux des êtres humains aux influences de leur environnement qu’ils deviennent naturellement des êtres hyper-sociaux et hyper-culturels. »20 Le soin aux bébés et aux enfants nécessite clairement une vie en groupe / tribu.

Le néotribalisme à l’ascension duquel nous assistons s’appuient sur les deux leviers, un levier émotionnel et un levier cognitif. J’insiste ici sur le levier cognitif.

Prenons quelques exemples dans l’actualité politique.

Si la peur de l’autre et le racisme ont une composante émotionnelle, ils reposent aussi sur le refus des évidences. La notion de race n’a pas de contenu biologique21 et n’a aucun sens, mais le racisme s’exprime aujourd’hui de manière plus débridée que jamais.
Le débat public fait confondre arabes et musulmans et terroristes islamistes ; juifs, Israéliens et sionistes. Toute critique de l’action du premier ministre israélien, même fondée sur les faits, est considérée comme de l’antisémitisme. Toute critique d’actions terroristes effectuées et revendiquées par des radicaux islamistes l’est comme une critique des arabes ou de l’islam. L’extrême droite se revendique d’une Histoire de la France complètement réinventée, que ce soit dans sa construction, que dans son passé plus récent. Si l’Histoire n’est pas une science exacte au sens où l’est la physique, elle permet de reconstituer des faits incontestables et de mettre en évidence, notamment, que ce pays a bénéficié d’influences extrêmement diverses (judaïques, chrétiennes, grecques, latines, germaniques, arabes etc.). La notion de français de souche n’a aucun sens. Etc.
Plus prosaïquement, la lutte du RN pour ne pas se faire étiqueter d’extrême droite, ou d’identifier le Nouveau Front Populaire à l’extrême gauche, est significative d’une dérive sémantique évidente.
Enfin, le climato-scepticisme et le refus de prendre à bras le corps la lutte contre la dérive climatique procèdent du même registre.

Dès lors que le pouvoir politique s’appuie sur un fonctionnement tribal, c’est la fin du « sens commun » et réciproquement. Le pouvoir tribal s’appuie sur le refus du sens commun et sur l’autorité du chef politique. Bienvenue dans le monde de 198422, dont voici un célèbre extrait23.

Le Parti finirait par annoncer que deux et deux font cinq et il faudrait le croire. Il était inéluctable que, tôt ou tard, il fasse cette déclaration. La logique de sa position l’exigeait. Ce n’était pas seulement la validité de l’expérience, mais l’existence même d’une réalité extérieure qui était tacitement niée par sa philosophie. L’hérésie des hérésies était le sens commun. Et le terrible n’était pas que le Parti tuait ceux qui pensaient autrement, mais qu’il se pourrait qu’il eût raison.

Après tout, comment pouvons-nous savoir que deux et deux font quatre ? Ou que la gravitation exerce une force ? Ou que le passé est immuable ? Si le passé et le monde extérieur n’existent que dans l’esprit et si l’esprit est susceptible de recevoir des directives ? Alors quoi ? […]

Le Parti disait de rejeter le témoignage des yeux et des oreilles. C’était le commandement final et le plus essentiel. Son cœur faiblit quand il pensa à l’énorme puissance déployée contre lui, à la facilité avec laquelle n’importe quel intellectuel du Parti le vaincrait dans une discussion, aux subtils arguments qu’il serait incapable de comprendre, et auxquels il serait encore moins capable de répondre. Et cependant, il était dans le vrai. Le Parti se trompait et lui était dans le vrai. L’évidence, le sens commun, la vérité, devaient être défendus. Les truismes sont vrais. Il fallait s’appuyer dessus. Le monde matériel existe, ses lois ne changent pas. Les pierres sont dures, l’eau humide, et les objets qu’on laisse tomber se dirigent vers le centre de la terre.

Avec la sensation qu’il s’adressait à O’Brien, et aussi qu’il posait un important axiome, il écrivit :

La liberté, c’est la liberté de dire que deux et deux font quatre. Lorsque cela est accordé, le reste suit.

Conclusion

L’attention portée au sens des mots, la distinction des opinions, des hypothèses, et des faits, le respect des résultats scientifiques établis, sont des valeurs essentielles de la communauté humaine dans son entièreté. Perdre ce sens commun, c’est se risquer à vivre sous des régimes tribaux -de plus ou moins grande envergure24– dont l’Histoire nous a montrés la violence et l’enfermement25. On pourrait penser qu’aujourd’hui, les gouvernements d’extrême droite sont de natures variées26, et se dire que celui de Giorgia Meloni, par exemple, n’est pas complètement enferré dans « l’ère de la post vérité ». On dira aussi que l’extrême droite n’en a pas le monopole. À cela deux réponses.

Tout d’abord, rappelons la phrase célèbre du même Georges Orwell : « Le pouvoir n’est pas un moyen, c’est une fin. » Rappelons ensuite que si le pire n’est jamais certain, un pouvoir qui se fonde sur le refus de la réalité finit par refuser toute opposition, puis finit par dissoudre les libertés, au premier chef desquelles la liberté d’opinion, pour rétablir l’ordre.

Faisons tout pour ne pas perdre le sens commun. « La liberté, c’est la liberté de dire que deux et deux font quatre. Lorsque cela est accordé, le reste suit. »

L’exigence permanente de l’emploi de termes précis, de la rigueur des raisonnements, le refus de positions idéologiques s’opposant aux vérités de faits, sont l’antidote le plus efficace au néotribalisme et le meilleur ferment de la construction d’un monde en commun27.


  1. Voir La moitié de la planète concernée par des élections en 2024, Europe 1, 19 janvier 2024. ↩︎
  2. Par opposition au langage musical, corporel, au langage dansé des abeilles, etc. ↩︎
  3. Au sens « psychologique », en anglais consciousness. Les animaux ont certes des bribes de conscience, ce ne sont pas des machines ou des objets inanimés, considérations essentielles des collectifs humains sensibles au bien-être animal et des « antispécistes ». Mais l’ampleur et la finesse de la conscience humaine n’est pas partagée par les autres espèces et elle est permise par le langage. Voir [Conscience des animaux] Quels consensus scientifiques ? Sylvie Berthier, entretien avec Pierre Le Neindre, Sesame, 2019. ↩︎
  4. On doit à Confucius l’affirmation selon laquelle « le langage est ce qui nous distingue des bêtes ». Voir cet article Le langage est-il le propre de l’humain ?, Cédric Sueur, 2023. ↩︎
  5. J’invite celles et ceux qui douteraient de l’exactitude de cette loi de la vérifier en sautant par-dessus la balustrade du premier étage de la tour Eiffel. Quant à ceux qui seraient pris d’un doute au nom de l’idée que la science est une construction sociale, je les invite à réfléchir à la précision extraordinaire des GPS qui résulte de corrections relativistes aux trajectoires entre le GPS et les satellites et à la précision non moins extraordinaire des horloges quantiques. Voir GPS : localisation et navigation par satellites, Françoise Duquenne, Serge Botton, François Peyret, David Bétaille, Pascal Willis, Ed. Lavoisier, 2005. ↩︎
  6. Il s’agit d’un raccourci pour dire qu’elle est de forme quasi-sphérique, c’est un fait un « geoïde ». ↩︎
  7. Une hypothèse diffère d’une croyance ou d’une opinion car elle est posée de manière telle qu’elle puisse être vérifiée ou invalidée. L’expression d’une opinion ou d’une croyance n’appelle pas ce processus, et c’est même souvent l’inverse chez ceux qui les chérissent. Quant aux savoirs, leur production, pour ceux qui ne sont pas « immédiats », est l’objet de processus spécifiques et collectifs. Dans le domaine scientifique, leur conquête est lente et difficile, et suppose en général un travail méthodique et méticuleux d’une communauté de chercheurs. ↩︎
  8. Dans les pays dictatoriaux ou totalitaires, on exécute les opposants au pouvoir religieux et/ou politique pour blasphème, comportement « licencieux » ou pour critiques du régime politique. ↩︎
  9. Le philosophe Giordano Bruno a été brûlé en 1600 pour hérésie. Galilée a échappé de peu à l’exécution car il était protégé (par le pape Urbain VIII, qu’il finit quand même par trahir) et qu’il a accepté de se rétracter, condition mise par l’Inquisition pour qu’il échappe au bûcher. ↩︎
  10. Le philosophe Karl Popper a bien mis en évidence les stratagèmes que mettent en place les tenants d’une thèse qu’ils veulent étayer, et non réfuter, pour les immuniser contre les critiques. Ces stratagèmes ne résistent pas à l’épreuve des faits, pour autant qu’ils soient reconnus, ce qui est précisément le point que je soulève ici. ↩︎
  11. Voir le livre de David Chavalarias, Toxic Data. Comment les réseaux manipulent nos opinions, Ed. Flammarion, 2023. Et cet article du même auteur, relatif à un exemple d’actualité très parlant relatif aux techniques d’influence russe : Minuit moins dix à l’horloge de Poutine, 2024. ↩︎
  12. Voir la page Wikipédia Théorie conspirationniste des chemtrails. ↩︎
  13. Voir Sur les causes profondes de la tribalisation de la société belge, Gaël Giraud, En Question, 2024. ↩︎
  14. Voir Anne Alombert et Gaël Giraud, Le Capital que je ne suis pas, Fayard, 2024 ; Anne Alombert, La culture numérique comme alternative aux idéologies de la Silicon Valley, propos recueillis par Jean-Baptiste Ghins dans la revue En Question, n°145, été 2023, pp. 40-44. ↩︎
  15. La fondation « Ceci n’est pas une crise » fait une enquête annuelle sur la réalité de ce phénomène en Belgique. ↩︎
  16. Selon l’institut de recherche en sociologie, Survey and Action, l’expression « tribalisation », empruntée à Amin Maalouf, recouvre à la fois l’appel à l’autorité d’un chef, la survalorisation de la tradition, l’homogénéité (ethnique, culturelle, linguistique et religieuse), la méfiance vis-à-vis de l’extérieur perçu comme menaçant et de l’étranger « envahisseur », et même l’adhésion au retour de la peine capitale. Voir l’article de Gaël Giraud cité dans la note 13. ↩︎
  17. De nombreuses espèces de singes vivent en hordes ou en groupes. Voir par exemple Vies de singes, Hans Kummer, Odile Jacob, 1993. Les structures sociales humaines ne sont pas sans rapport avec celles des sociétés animales mais s’en distinguent assez fondamentalement. Voir le livre récent de Bernard Lahire, Les structures fondamentales des sociétés humaines, La Découverte, en 2023, et son entretien au Monde, Bernard Lahire, sociologue : « Les structures des sociétés humaines n’apparaissent que lorsqu’on les compare aux sociétés animales », 29 août 2023. ↩︎
  18. Voir le livre récent de Bernard Lahire, Les structures fondamentales des sociétés humaines, La Découverte, en 2023. ↩︎
  19. Voir l’interview de Bernard Lahire dans Le Monde, Bernard Lahire, sociologue : « Les structures des sociétés humaines n’apparaissent que lorsqu’on les compare aux sociétés animales », 29 août 2023. ↩︎
  20. Extrait de l’article Wikipedia Altricialité. ↩︎
  21. Voir la page Existe-t-il différentes races d’humains ? sur le site du Muséum Nationale d’Histoire Naturelle. ↩︎
  22. 1984, Georges Orwell, livre publié en 1949. ↩︎
  23. George Orwell: 1984 – Première Partie – Chapitre VII ↩︎
  24. Les dictateurs communistes dominaient environ 200 millions d’habitants ; Xi Ping en domine 1,4 milliards. ↩︎
  25. Karl Popper a écrit un livre révélateur sur ce sujet La société ouverte et ses ennemis, publié en français aux éditions Points en 2018. ↩︎
  26. Les partis d’extrême droite en Europe n’arrive d’ailleurs pas à former un groupe uni et comporte deux camps, l’ECR, le plus radical, auquel appartient un député de Reconquête ; et l’ID auquel appartient le RN, qui a décidé d’en exclure l’AFD allemand, et des “divers”. ↩︎
  27. Voir le livre de Gaël Giraud, Composer un monde en commun, Une théologie politique de l’anthropocène, Seuil, 2022. Et notamment son analyse des biens publics, privés, communs et tribaux. ↩︎
 

9 réponses à “Perte du sens commun et néotribalisme”

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