L’anthropocène ne serait-il pas plutôt un poubellocène ?

Je vous recommande vivement la lecture du livre « Homo detritus » écrit par le jeune chercheur Baptiste Monsaigeon.
Parti à la recherche du nouveau  continent de déchets, il prend conscience du fait que notre planète est devenue une gigantesque poubelle.
Ce n’est sans doute pas sans raison que les marqueurs stratigraphiques permettant de prouver que nous sommes entrés dans une nouvelle ère géologique et d’en dater le commencement sont des déchets… Notons également que le changement climatique est également dû à nos déchets.
Passionnant et très bien documenté. A lire pour sortir du déni, issu de notre tentation d’éloigner de notre vue ces déchets que nous ne saurions voir.
Pour ne pas s’illusionner : la solution passe par des remises en cause majeures. Nous devons sortir de la culture des déchets  souligné par le pape François dans l’encyclique Laudato Si.

La 4ème de couverture du Livre « Homo Detritus »

« Stockés dans des décharges, éparpillés à la surface des océans ou dispersés en particules invisibles dans l’atmosphère, les déchets sont désormais des traces indélébiles de notre présence sur terre autant que des symptômes de la crise du monde contemporain.
Après les avoir enfouis et brûlés, il est devenu impératif de les réduire, de les réutiliser, de les recycler. À l’heure de l’économie circulaire, cette promesse d’un monde sans restes rappelle un mensonge de la tribu Chagga, évoqué par l’anthropologue Mary Douglas : les mâles adultes de cette tribu affirment ne jamais déféquer !
De même, ce livre montre que la quête de pureté et de maîtrise technicienne du déchet dans nos sociétés industrielles fabrique un aveuglement collectif. Il raconte comment Homo detritus, face cachée d’Homo œconomicus, a cru sauver la planète en « bien jetant ».
Un livre fort sur les impasses des approches « gestionnaires » de notre société du déchet.

Baptiste Monsaingeon est chercheur postdoctoral à l’Ifris. Membre du conseil scientifique de l’exposition Vies d’ordures au Mucem à Marseille, il a notamment participé à la première expédition dédiée à l’identification de concentrations de débris plastique en Atlantique Nord.« 

« Homo Detritus » Publié Au Seuil, Collection Anthropocène le 4 mai 2017. (19.00 € TTC – 288 pages).

 

2 réponses à “L’anthropocène ne serait-il pas plutôt un poubellocène ?”

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  2. Avatar de 1011-art
    1011-art

    Sur cette problématique de l’anthropocène, je me permets de vous suggérer la série de dessins que je suis en train de réaliser pour le Muséum d’histoire naturelle de Grenoble : https://1011-art.blogspot.com/p/planche-encyclopedie.html
    Mais aussi par la série « Panta rhei » sur ce même sujet https://1011-art.blogspot.com/p/ordre-du-monde.html