Suite à nos débats ici même et à la suite de posts analysant et chiffrant la couverture du risque nucléaire, le rythme des scénarios de sortie possibles, les options de gouvernance et de financement , Benjamin Dessus et moi-même revenons en vidéo sur la question de la sortie du nucléaire.
Depuis la catastrophe de Fukushima, la question de la sortie du nucléaire est revenue sur le devant de la scène. Comment, à quelles conditions et à quel rythme la France peut-elle effectuer cette transition énergétique ?
Débat d’Alternatives Economiques entre Alain Grandjean, économiste et co-fondateur de la société Carbone 4, et Benjamin Dessus, ingénieur et économiste, président de l’association Global Chance.
Partie 1 :
La France peut-elle sortir du nucléaire ? (1/3) par alternativeseconomiques
Partie 2 :
La france peut elle sortir du nucleaire ? (2/3) par alternativeseconomiques
Partie 3 :
La France peut-elle sortir du nucléaire ? (3/3) par alternativeseconomiques
4 réponses à “La France peut-elle sortir du nucléaire ? Vidéo du débat avec B. Dessus”
La France consomme autant de pétrole et de gaz qu’en 1973.
– Avant la crise de 2008, la France consommait autant de pétrole et de gaz qu’en 1973. En 2005, la France consommait 24% de pétrole en moins par rapport à 1973, mais consommait 3 fois plus de gaz naturel. Au final, en 2005, la consommation française de pétrole et de gaz était de 133 millions de TPE (tonnes équivalent pétrole) contre 134 millions de TPE en 1973.
Avec la crise, cette consommation est tombée à 122 millions de TPE.
– En euros 2009, la facture énergétique de la France est passée de 35 milliards d’euros pendant le premier choc pétrolier à 58 milliards d’euros en 2008.
– En réalité, le nucléaire n’a jamais diminué notre dépendance énergétique. Le nucléaire a servi à remplacer les centrales au charbon.
Voir Chiffres clés de l’énergie 2010 Commissariat general au developpement durable.
Je viens d’écouter un débat « MWh » où les MW ont été laissés de côté : comment passer les pointes de consommation avec beaucoup d’énergies intermittentes ? Cette question cruciale n’a pas été traitée.
Il me semble que B Dessus, à qui je trouve une bonne dose de malhonnêteté intellectuelle, vous a attiré sur son terrain, et a joué le conciliant, avec beaucoup d’hypocrisie, alors qu’il est un anti-nucléaire inconditionnel. Il est clair que les émissions de GES sont en fait le cadet de ses soucis.
Bonjour
Il est toujours difficile d’aborder tous les sujets dans un débat. Même des problèmes importants comme celui que vous soulevez. Cela étant, dans les posts que j’ai fait sur le sujet j’ai toujours mentionné l’enjeu du stockage de l’électricité et des réseaux en essayant de valoriser leur coût. Et je pense que la question des impacts GES des scénarios de transition est bien sur la table en ce moment. Je continue à préférer poser l’ensemble des questions (voir mon article dans le Monde.fr ‘politique énergétique, ne pas se tromper de débat« , et échanger avec l’ensemble des acteurs de ce débat que de ne pas débattre en donnant le sentiment que j’ assène des vérités.
Alain Grandjean
Ce n’est pas le nucléaire qui va permettre de réduire les gaz à effet de serre. Qu’on se le dise et que l’on s’instruise un peu avec ce document toujours d’actualité » http://futura24.voila.net/electri/nucle_co2.htm »
Citation : « … Si toute cette puissance servait à remplacer des centrales électriques à charbon, la quantité de CO2 évitée serait de 1.008 Mt ou 2.172 Mt de CO2 selon le cas, soit 3,7% ou 8,0% du CO2 émis par les combustibles fossiles et eux seuls (27.055 Mt CO2 en 2005). Cette proportion serait de 2,1% ou 4,5% pour la totalité des gaz à effet de serre (équivalent à 47.800 Mt CO2 en 2005) puisque le gaz carbonique (CO2, dioxyde de carbone) n’est pas le seul de ces gaz. …
… Remplacer tous les réacteurs nucléaires actuels par des centrales électriques au gaz, dans les mêmes limites d’utilisation de la cogénération, augmenterait seulement de 1.086 Mt les émissions de CO2.
Cela représente 3,0% de tout le CO2 émis et 2,3% de l’ensemble des gaz à effet de serre anthropiques, soit sept fois moins que la déforestation. … «