La croissance est-elle compatible avec les limites planétaires ? Et symétriquement la décroissance n’est-elle pas la bonne manière de respecter ces limites ? 

Le but de cette note est de démêler de nombreuses confusions autour des notions de décroissance et de croissance pour répondre aux deux questions posées.

La croissance : de quoi s’agit-il ?

Au sein du monde économique le terme croissance est employé et interprété dans  (au moins) trois sens différents :

  • la croissance c’est le progrès, l’amélioration des conditions (matérielles et immatérielles) de vie, de la santé, de l’espérance de vie, des libertés et des capacités individuelles,  le fait d’avoir un emploi choisi, bref c’est le progrès du « bien-être individuel et social »,
  • la croissance c’est la croissance du PIB,
  • la croissance c’est celle des flux matériels.

A noter que le terme de décroissance peut donc aussi être compris symétriquement en trois sens différents.

Nous allons voir que ces trois notions de croissance (ou décroissance) ne sont pas automatiquement corrélées deux à deux, et qu’il s’agit donc bien de notions différentes. Et nous suggérerons de ne pas employer ces termes sans complément …

a/ La croissance du PIB n’est pas corrélée à celle du bien-être social[1]

Rappel : le PIB d’un pays est, en simplifiant, la somme des valeurs ajoutées produites dans ce pays ; c’est aussi, c’est la beauté de la comptabilité nationale, la somme des revenus distribués par ces productions et c’est aussi celle des dépenses faites sur le territoire national. C’est un indicateur monétaire, majoritairement basé sur les flux marchands. Le PIB n’est pas une mesure physique de la production matérielle pour dire cela autrement.

Sa construction nécessite des calculs opérant une agrégation conventionnelle[2] de flux exprimés en unités monétaires[3]. Ces calculs sont notamment affectés par deux effets : l’effet qualité (un produit peut être plus cher car de « meilleure qualité » sans que son contenu matière soit supérieur), et l’effet « serviciel » (un service peut remplacer un produit et avoir un contenu matière inférieur).

Le PIB et sa croissance n’ont pas été faits à l’origine[4] pour être des indicateurs du bien-être social ni de son progrès, même si les journalistes et les commentateurs économiques le font croire.

Le PIB est utile pour déterminer les bases fiscales[5] et cadrer les dépenses publiques, ce qui a évidemment de l’importance dans le débat public, et a d’autres usages[6] opérationnels et politiques.

Venons-en à notre première absence de corrélation : la croissance du PIB n’est pas systématiquement corrélée à celle du bien-être social. Cela se démontre en prenant quelques exemples représentatifs.

Aux USA, depuis quelques années l’espérance de vie décroit, les revenus de la majorité des habitants baissent, les inégalités sociales croissent fortement[7] tout comme la pauvreté monétaire, alors que le PIB par habitant croit. Il existe aussi des cas de hausse du PIB sans création d’emplois[8] ou de création d’emplois rémunérés sous le seuil de pauvreté[9].

Le PIB ne prend pas en compte les services « gratuits » non publics (le travail à la maison, celui des bénévoles dans les associations, etc.) qui peuvent être une composante importante du « bien-vivre ensemble ». La transformation d’une activité non marchande en activité marchande (commander et se faire livrer un repas tout fait plutôt que le faire soi-même) augmente indiscutablement le PIB alors que son effet sur le bien-être social est discutable. Enfin le PIB ne prend pas en compte la destruction des ressources naturelles ni le dérèglement climatique.

b/ La croissance du PIB se découple dans certains pays de celle de l’empreinte carbone

Le découplage absolu[10] du PIB et de l’empreinte carbone ne s’observe pas au niveau mondial mais se constate dans plusieurs pays[11]. Ce découplage, observé sur une période encore courte, et avec encore des difficultés d’interprétation, est encore bien insuffisant[12] par rapport aux objectifs de l’accord de Paris. Il est inexact de dire qu’il n’existe pas, tout comme il est inexact de dire qu’il est en train de se réaliser à la bonne échelle.

Toutes les études montrent que pour être suffisant, le découplage entre l’empreinte carbone et le PIB (ou tout indicateur du bien-être social plus pertinent) nécessitera la décarbonation du mix énergétique – en cours et accessible dans certaines limites, et passant par l’électrification croissante de la fourniture d’énergie – et la réduction du contenu énergétique du PIB. Il nécessitera aussi des transformations plus profondes des processus de production-consommation et des arbitrages différents dans nos consommations. Les scénarios « Business as usual » ne le permettront pas et, en particulier, ceux qui se fondent exclusivement sur la technologie échoueront. Des changements significatifs dans nos modes de vie seront indispensables.

c/ La croissance du bien-être social peut se découpler de celle des flux matériels et l’absence de découplage pourrait au contraire conduire à une forte décroissance de ce bien-être

Il est assez peu discutable que la croissance du PIB, dans la grande majorité des pays et à l’échelle du siècle, s’est accompagnée de la hausse de plusieurs indicateurs de bien-être social : espérance de vie, revenus, baisse des inégalités (y compris entre hommes et femmes). Il s’agit de conséquences conjointes du développement du machinisme, permises en particulier par plus d’énergie et de progrès scientifiques et techniques, institutionnels, politiques, sociaux et culturels.

Mais la croissance du bien-être socialpeut résulter, dans les pays ayant un niveau suffisant de « développement », de la croissance de l’accès à des services réellement[13] peu matériels (l’aide à la personne, la formation, l’éducation, la culture, la justice, la sécurité intérieure et extérieure) et ne dépend pas uniquement de celle de biens et services matériels. Le bien-être social peut aussi ne pas être impacté négativement par une décroissance des flux matériels :  par exemple  plus de produits réparés localement, moins de produits neufs importés, moins de déplacements contraints et des modes de transport plus légers, plus de nourriture produite localement et moins carbonée…

Quant aux effets de l’absence de découplage, ce sont ceux du changement climatique dans un scénario de poursuite de la croissance des émissions de GES. Ils sont bien documentés par le GIEC et il est clair qu’ils sont délétères pour la très grande majorité des habitants de la planète. Sans prétendre à les résumer ici, on peut rappeler que notre planète deviendra en partie tout simplement inhabitable[14].

Peut-on remplacer, compléter ou enrichir le PIB ?

Si le PIB est devenu un mauvais indicateur de bien-être social, nous avons quand même besoin d’horizons, de sens à nos vies, d’une certaine forme de progrès. Le PIB a servi pendant des années de boussole sur ce plan. Mais nos sociétés sont aujourd’hui en panne de sens, et c’est pour certains une source profonde de souffrances et de tensions sociales. L’action contre la dérive climatique en donnant un but existentiel répond en partie à ce besoin de sens. Mais pas complètement car éviter le pire n’est pas un projet aussi mobilisateur sur la durée[15] que construire l’avenir.

Certains  (comme Eloi Laurent[16]) promeuvent un indicateur de santé globale, d’autres (comme Florence Jany-Catrice et Dominique Méda[17]) des tableaux de bord, d’autres le « verdissement du PIB »  (l’Insee[18]) ; nous participons chez Carbone4 à la construction d’indicateurs qui pourraient s’insérer dans un tableau de bord national[19], mais nous n’avons pas vocation à trancher ce débat sociétal.

Limitons-nous à dire ici que nous ne sommes ni promoteurs ni adversaires de la « décroissance » ou de la « croissance » du fait des confusions engendrées par ce terme.

En revanche, nous sommes convaincus de la nécessité au moins dans les sociétés dites développées de faire décroitre les flux matériels. Mais il est impératif que cette décroissance ne soit que la condition d’un projet de société suscitant l’adhésion, qui pourrait être précisément suivi par ces nouveaux indicateurs ou tableaux de bord.

Ce projet de société ne pourra susciter l’adhésion s’il n’est considéré comme socialement juste. Tous les travaux[20] sur la transition écologique mentionnent cette condition de succès. Une répartition considérée comme inéquitable des efforts sera un obstacle dirimant à la transition, même si à l’inverse, il est démontré[21] que les seuls efforts des plus aisés ne suffira pas. Les solutions à imaginer doivent se situer dans le « donut »conceptualisé par Kate Raworth[22] (au -dessus d’un  plancher social et en-dessous des limités planétaires).

La décroissance des flux matériels suppose celle de certaines activités (à forte empreinte matière[23]) et au contraire la croissance d’activités peu intensives en matières ou permettant la décroissance ou la transformation de celles qui le sont trop

Le respect des limites planétaires est compatible avec et nécessite la croissance (en volume[24]) de certaines activités et la décroissance d’autres (soit au sein d’une même entreprise, soit dans des entreprises distinctes). 

La croissance d’une entreprise peut se comprendre en deux sens : croissance du CA (donc du volume) et/ou croissance de la marge ; on peut imaginer plusieurs scénarios pour une entreprise qui veut s’aligner avec une trajectoire compatible avec l’accord de Paris. Il peut être souhaitable que certaines entreprises (aux business models pertinents) croissent au détriment d’autres. Il peut être souhaitable qu’elles décroissent en volume et soient stables ou croissantes en marge.

La décroissance des flux matériels suppose aussi la croissance des investissements nécessaires[25] pour la rendre possible sans dégrader fortement les conditions de vie. Quelques exemples : le développement de sources d’énergie bas-carbone (EnR électriques et thermiques, nucléaire), le réseau de distribution et de transport de l’électricité,  l’électrification de process industriels et de moyens de mobilité, le réseau de recharge électrique pour véhicules, les lignes ferroviaires de courte ou grande distance, la rénovation des bâtiments et des logements, etc. Elle suppose la décroissance de certaines consommations matérielles.

Il est difficile a priori d’en induire la résultante de l’ensemble de ces effets contraires sur le PIB[26].

Quoi qu’il en soit au niveau global, on observe que de plus en plus d’entreprises font de la décarbonation une opportunité de développement. Quelques exemples d’approches ou de secteurs concernés: efficacité énergétique, énergie décarbonée, économie circulaire, batteries, agroécologie, …

Ni la croissance du PIB, ni celle de la « marchandisation », ni celle des flux matériels ne sont une nécessité économique impérieuse. À l’inverse, la décroissance des flux matériels ne nécessite ni la sortie du capitalisme ni celle de l’économie marchande.

Le capitalisme est le système économique répandu dans presque tous les pays de la planète, sous des modalités très variables, souvent hybrides, qui peut faire cohabiter des entreprises à capitaux privés ou publics, des coopératives, des mutuelles et des associations et qui connait diverses formes de gouvernance et de partage des revenus. Il permet de mobiliser des capitaux (issus de l’épargne ou du crédit bancaire), des ressources biophysiques et du travail, en rémunérant la mise à disposition du capital et l’apport du travail qui permettent de constituer des actifs matériels et immatériels.

Ce système économique a connu des périodes de stabilité ou de quasi-stabilité (par exemple au Moyen-Âge où il y avait aussi des commerçants, des propriétaires de moulins, de ponts, etc., et des « capitalistes[27] »), de récession[28] et de décroissance du PIB. Il est faux de dire qu’il nécessite la croissance du PIB.

Les parts relatives des activités non marchandes (qu’elles soient publiques, associatives ou familiales) et marchandes sont très variables selon les moments de l’histoire et les pays. Et on peut penser qu’elle continuera à varier.

Dans l’histoire du capitalisme, l’invention scientifique s’est faite dans les laboratoires de recherche publics[29] et privés; l’innovation technique et sociale s’est faite dans les entreprises privées, souvent avec des aides publiques (qu’on pense par exemple au Crédit Impôt Recherche en France). Elle s’est faite aussi dans des communautés[30] bénévoles (comme les logiciels open source ou wikipedia) ou au sein d’associations (comme l’ONG DNDI[31]).

La dynamique entrepreneuriale est un « ingrédient » utile et probablement nécessaire pour accélérer la nécessaire transformation des modèles d’affaires.

Elle est indispensable pour mobiliser une partie de l’épargne privée. Elle l’est aussi pour accélérer le passage à une économie sobre, propre et bas-carbone.

Dans le domaine économique, l’avenir n’est pas déterminé

On ne pas l’induire à partir de tendances passées, les « disruptions » sont toujours possibles et les incertitudes relatives à toute prévision très élevées, ce d’autant plus qu’on se projette loin dans le temps. Les modèles mathématiques qui ont pour objet de faire de prévisions économiques sont discutables tant dans leurs hypothèses que dans les équations qui les constituent[32]. Déterminer l’avenir à partir de tels modèles s’est avéré, dans le passé, être un exercice pour le moins périlleux.

Une « croissance verte » qui proviendrait spontanément de dynamiques d’entreprises est une illusion

L’alignement du système économique (au sens large, englobant les infrastructures, les équipements et les règles du jeu ainsi que les outils de gestion micro et macroéconomiques) sur une trajectoire compatible avec les limites planétaires suppose des décisions des entreprises, des ménages et des autorités publiques (en matière de régulation et dans les différents registres des politiques publiques et de planification).

Pour autant, la rentabilité et le profit ne sont pas, de par leur seule nature, les causes des désordres sociaux et écologiques auxquels nous assistons au niveau planétaire ; c’est le fait qu’ils ne soient pas asservis à des objectifs humains et sociaux souhaitables qui est critiquable. Mais les modalités de cet asservissement sont de la responsabilité du politique.

A l’inverse laissées à elles-mêmes les forces du marché ont tendance à privilégier les solutions technologiques (numériques et autres) qui n’ont aucune raison de contribuer à la résolution du défi de la transition écologique. Le « technosolutionnisme[33] », idéologie selon laquelle l’essentiel des solutions est apporté par les technologies, n’est pas défendable :  leur développement est conditionné par leur nécessaire rentabilité, qui est calculée hors prise en compte des impacts négatifs ou positifs sur la nature.

Conclusions

Faire en sorte que notre économie soit compatible avec les limites planétaires et/ou soient du côté des solutions aux problèmes posés par le dépassement de ces limites, peut se traduire par un mix de croissance et décroissance d’activités.

Ceci ne conduit pas nécessairement à une perte de bien-être social et, au contraire, contribue à limiter les risques de perte de bien-être social, qui seront inévitables dans un monde dépassant les limites planétaires.

Ni la décroissance, ni la croissance verte n’apportent de solutions aux défis de la transition. La sortie du capitalisme, tel que défini ici n’est pas une condition de réussite de cette transition. Elle ne peut à l’inverse être laissée aux seules forces du marché et à des imaginaires « technosolutionnistes ».

Enfin, nous ne pouvons conduire la transition avec le seul indicateur qu’est le PIB même s’il reste utile. L’action publique doit être piloter en complément avec des indicateurs globaux reflétant les grands enjeux de la transition.


Notes

[1] Même si la croissance du revenu est généralement considérée comme une composante de la hausse du bien-être par ce qu’il permet d’acquérir (dont le contenu matériel n’est pas forcément la composante essentielle) Voir le rapport thématique de France Stratégie « Les incidences économiques de l’action pour le climat».

Voir aussi « Le PIB, une boussole résolument limitée pour guider nos sociétés », web-magazine Variances.

[2] Voir le module PIB, croissance et limites planétaires de la plateforme The Other Economy.

Voir aussi The Conversation, « Une croissance moins polluante ? Encore faut-il savoir ce que l’on entend par croissance…»

[3] Le PIB de l’année N est calculé à partir des données comptables des entreprises et il est ensuite « déflaté » grâce à une estimation de la hausse des prix de l’année N par rapport à l’année N-1. Voir le module PIB, croissance et limites planétaires de la plateforme The Other Economy.

[4] Voir le livre de référence sur le sujet : Une histoire de la comptabilité nationale d’André Vanoli, un des directeurs de la comptabilité nationale et fondateur du CNIS.

Voir aussi ce billet récent de l’INSEE.

[5] Le PIB est la somme des revenus primaires engendrés directement par la production. Les composantes du PIB sont des assiettes taxables !

[6] Voir le module PIB, croissance et limites planétaires de la plateforme The Other Economy, « le PIB et sa croissance sont des indicateurs centraux des discours et des politiques économiques ».

et voir the shift project « comprendre le PIB pour le remplacer selon ses usages ».

[7] Voir par exemple Le Monde – les décodeurs « comment évoluent les inégalités aux Etats Unis ».

[8] Pour plusieurs raisons possibles : affectation des gains de productivité aux marges des entreprises, délocalisation. On peut citer le cas des USA au début des années 2000 et surtout celui de l’Inde dans les deux dernières décennies (voir l’article de la Direction Générale du Trésor sur les enjeux structurels de la croissance en Inde.)

[9] Cas du Brésil, du Bengladesh et aussi des USA…

[10] Le découplage relatif c’est le fait que le ratio GES/ PIB décroit, sans que les GES décroissent ce qui caractérise le découplage absolu, situation dans laquelle les émissions de GES baissent alors que le PIB croisse.

[11] Selon le dernier rapport du GIEC, par exemple, Entre 2015 et 2018, 23 pays ont réussi un découplage absolu entre PIB et émissions territoriales, et 14 entre PIB et émissions imputables à leur consommation. Voir La Tribune – Opinion – La bonne nouvelle du dernier rapport du GIEC. Une étude récente publiée dans le Lancet observe un découplage dans 11 pays à hauts revenus entre 2013 et 2019.

[12] En 2020, 16 chercheurs ont étudié l’intégralité de la littérature sur le découplage (1157 analyses). Aucune ne fait état d’un découplage total, absolu, par le bas, global, et permanent, ce qui est considéré comme l’objectif à atteindre. Voir A systematic review of the evidence on decoupling of GDP,resource use and GHG emissions, Helmut Haberl et al 2020 Environ. Res. Lett. 15 065003.
Voir aussi la publication de Carbone4 :  Découplage et croissance verte, 2021.

[13] Réellement par rapport au numérique qui est faussement immatériel.

[14] Voir par exemple cette étude de la NASA

[15] Désigner un ennemi susceptible de vous envahir et lui faire la guerre peut mobiliser sur un motif de survie. Mais la question climatique ne peut se considérer ainsi.

[16]Voir son livre « Et si la santé guidait le monde ? ».

[17] Cf Les nouveaux indicateurs de richesse, Jean Gadrey, Florence Jany-Catrice et le livre de  Florence Jany-Catrice et Dominique Méda  « Faut-il attendre la croissance ?»  2022.

[18] Voir ce billet de blog de l’Insee.

[19] La loi SAS de 2015 a instauré un tel tableau de bord comportant 10 indicateurs qui font l’objet d’un rapport annuel. Les Objectifs du développement durable de l’ ONU en constitue un autre formé de 17 objectifs, et de  plus de 200  indicateurs. Toutefois, comme le dit L’INSEE « force est de constater que ces indicateurs sont loin d’avoir l’écho du PIB dans le débat public.»

[20] Voir les rapports du Haut conseil pour le Climat et le module Inégalités de la plate-forme The Other Economy.

[21] Voir cette tribune parue en 2022 dans le journal le Monde.

[22] Voir son livre La Théorie du donut,  Plon, 2018.

[23] Au sens large : matières premières, énergie, biodiversité, surfaces, eau, pollutions, GES.

[24] C’est-à-dire une croissance des unités « physiques » (des heures de travail par exemple) qui le constituent et pas uniquement de leur prix.

[25] Il existe de nombreuses évaluation de ces besoins d’investissements (voir les propositions sur la plateforme The Other Economy sur un plan de reconstruction écologique. Les deux plus récentes en France sont celles du rapport Pisani-Ferry et celle de la Direction Générale  du Trésor. Voir Quels besoins d’investissements pour les objectifs français de décarbonation en 2030 ?  et le document de travail du 4 avril 2024.

[26] Le PIB est fonction croissance de la consommation et de l’investissement. L’effet total de plus d’investissement et de moins de consommation matérielle n’est pas facile à estimer.

[27] Voir par exemple cette visio du médiéviste Vincent Challet sur l’émergence du capitalisme au Moyen-Age.

[28] Au XIX° siècle, l’activité économique est cyclique et connait une phase de dépression de 1870 à 1896. Et la crise de 1929 où le PIB a chuté dans de nombreux pays n’a pas fait chuter le capitalisme.

[29] L’économiste Mariana Mazzucato a bien mis en évidence cette complémentarité public, privé. Voir son livre L’État entrepreneur: Pour en finir avec l’opposition public privé, traduction française, Fayard. 2020. Un exemple parmi bien d’autres. Le succès de l’iPhone tient en partie aux investissements considérables de l’État américain dans les infrastructures d’Internet (projet ARPANET), de l’écran tactile, ou celles du réseau de satellites qui nous permet de disposer du GPS.

[30] L’économiste Eléonor Ostrom a étudié la manière dont les biens communs ont été géré grâce à des communautés qui en dépendent, avec des modes de gouvernance spécifiques, qui dépassent l’opposition Etat/Marché. Voir son livre Elinor Ostrom, La gouvernance des communs. Pour une nouvelle approche des ressources naturelles. De Boeck 2010

[31] Cette ONG (Drugs for Neglected Diseases initiative ) créée en 2003, met au point des traitements pour les maladies orphelines.

[32] Voir le working paper Comparaison des modèles météorologiques, climatiques et économiques : quelles capacités, quelles limites, quels usages ?, Alain Grandjean, Gaël Giraud

[33] Voir cet article Le « solutionnisme technologique », cette foi en l’innovation qui évite de penser le changement paru dans le Monde en 2023.

Image : La croissance vs la décroissance illustrée par Colcanopa Creative Commons BY NC 2.0

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