Quelle est cette folie qui enferme la France et l’Europe dans l’attentisme alors que se rapproche la catastrophe climatique ? Nous n’investissons pas assez – loin de là – pour développer une économie sobre et durable. Pourquoi ? Parce que tous les gouvernements sont guidés par un diktat politique fondé sur le court-termisme et la priorité exclusive donnée aux contraintes économiques. Cet ouvrage déconstruit un à un les arguments qui justifient l’inaction et propose une piste de sortie par le haut. En effet, aucune règle ne nous empêche d’agir. La démission fracassante de Nicolas Hulot l’a rappelé : il est temps de bousculer la léthargie politique des dirigeants européens et de profiter de la flexibilité que les traités de l’Union européenne autorisent. Aujourd’hui, la mise en œuvre d’un véritable plan Marshall vert s’impose.
Auteurs: Alain Grandjean, Kevin Puisieux (responsable économie et finance de la Fondation Nicolas Hulot); Marion Cohen (experte associée de la Fondation Nicolas Hulot). Préface de Nicolas Hulot.
>Téléchargez l’interview d’Alain Grandjean par Alternatives Economiques le 16/05/19 ou consultez là en ligne.
> Ecoutez l’interview d’Alain Grandjean sur Radio France le 8/05/19.
Ce livre a été écrit à partir des propositions et recherches préliminaires présentées dans notre dossier « Libérer l’investissement vert«
Références
Agir sans attendre – Notre plan pour le climat, Editions les liens qui libèrent, 112pages, 10euros (ou 7,49€ en version numérique).
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7 réponses à “Notre livre « Agir sans attendre » aujourd’hui en librairie”
Monsieur Grandjean,
Je n’ai pas encore lu votre livre mais j’ai pour ma part réfléchi à un modèle économique écologique et incitatif, qui pourrait modifier de manière radical la consommation des ménages. Ce modèle qui est le fruit de ma réflexion est révolutionnaire. Je ne sais pas si il peut être mis en place, ça vous me le direz. J’ai couché mon travail dans un blog qui est privée afin de protéger le bébé. Si vous souhaitez le découvrir, communiquez moi votre mail, je pourrais ainsi vous donner les autorisations d’accès
Merci
Marc
Bonsoir ! sommes une association qui souhaitons contribuer aux opérations du reboisement, dans le cadre caritatif, par la création de puits de carbone, notamment au Sahara où des espaces et l’eau existent. pour plus d’info nous contacter A+
Suite à la lecture de vos livres les Etats et le carbone et Agir sans attendre, commentaires et suggestions:
1- J’ aurais apprécié d’ avantage d’ information sur le cout de l’ inaction supérieur aux investissements verts nécessaires évoqué dans votre premier livre.
2- Sur l’aspect de dissocier investissement et amortissement pour les investissements verts dans les comptes publics, cela vaut la peine d’ organiser des débats TV sur ce sujet même avec des orthodoxes du trésor pour montrer au public l’ inanité de cette position et peut-être lancer ensuite des référendum d’ initiative partagée à ce sujet une fois l’opinion informée.
3- Idée pour capter de l’ épargne privée pour des investissements verts:
Il y a beaucoup d’ argent disponible avec le vieillissement de la population et la concurrence pour les placements est faible vu les bas taux d’ interêt. Dans ce cadre proposer un investissement d’ une borne de recharge électrique dans une société / association de distribution d’ électricité à travers ces bornes, avec un retour sur investissement:
– la société / association gérant les bornes de recharge électrique (leur entretien et connexion réseau) et la gestion de la société / association reçoit une commission sur l’électricité vendue comme tout distributeur d’ électricité
– les investisseurs privés / épargnants investissent / financent des bornes . Ils reçoivent en échange une quote part de la commission pour vente d’ électricité. Cibles: le public, les supermarchés hypermarchés, les parkings existants, mais d’ autres sites que pourrait mettre à disposition des mairies.
4- La fondation que vous dirigez ayant accès (via Nicolas Hulot ou directement) à M. Macron, pourquoi ne pas aller plus loin dans votre idée de regroupement avec Bercy et avoir un seul ministre ayant des objectifs de réduction d’ émission carbone et pas seulement le déficit 3%. Cela pourrait faciliter une convergence d’ objectifs plutôt que l’ antagonisme que vous évoquez. Et pour la République en marche c’est un remaniement qui peut être décidé sans délai et être bien perçu par l’électorat soucieux de l’ environnement.
5- Il pourrait être envisagé également comme les bornes des ‘actions /participations’ dans des parcs éoliens. La borne a l’ avantage d’ être une unité qu’un épargnant peut financer avec un sentiment de propriété (1 borne 1 action) ce qui est un avantage psychologique mais peut-être une chose peut amener l’ autre, surtout si il existe un traitement fiscal favorable des investissements verts comme la défiscalisation des produits par exemple.
6- Pour les batiments, faire des actions de lobby pour que tout permis de construire logement neuf et rénovation nécessitant permis de construire doive impérativement avoir un chauffage solaire pour l’ eau. ce plan marche bien en Espagne.
Nota: il y a aussi une cooperative proposant le chauffage solaire qui a installé 80.000 panneaux, ce qui semble montrer une acceptation du public pour ce genre de mesures.
Cordialement
@ Herve Vincent
Tous vos points mériteraient réponse, mais je ne vais réagir ici que sur le premier d’entre eux.
De manière générale, les analyses coûts/bénéfices, assez classiques en économie (et dont relèvent notamment les travaux de William Nordhaus, colauréat du prix 2018 de la Banque de Suède en mémoire d’Alfred Nobel) sont inopérantes et inutilisables dans le cas du changement climatique. Pourquoi sont-elles inopérantes ? Parce que le coût de l’inaction ne peut être borné ; potentiellement, ce coût est infini.
Prenons un exemple : imaginez une situation dans laquelle des canicules répétées sur plusieurs années consécutives (au moins 3 ou 4) réduisent de moitié la production mondiale de céréales, toutes céréales confondues. Les stocks mondiaux de céréales (et les capacités de stockage de céréales !) étant ce qu’ils sont, une telle situation provoquerait des famines de masse et simultanées sur plusieurs continents. À quel montant chiffrez-vous les pertes économiques d’une telle situation, non pas juste de la moins-value économique due à la baisse de production céréalière, mais de ces famines simultanées sur plusieurs continents ? Il est juste inchiffrable.
Autre exemple : on a trouvé la preuve (via des restes fossiles) que des arbres feuillus (en l’occurrence, une espèce aujourd’hui éteinte de hêtres) ont poussé en Antarctique au cours de l’Éémien, il y a entre 2,5 et 5,5 millions d’années. À l’époque, le taux de CO2 dans l’atmosphère était proche de celui que le monde a atteint, ou va atteindre dans les 10 ou 15 ans qui viennent (à savoir, entre 400 et 450 ppm). Et parce que la cryosphère terrestre (en particulier au Groenland et en Antarctique) avait eu le temps de s’adapter à la hausse de température correspondante (à savoir, de l’ordre de +2°C), les mers et les océans étaient environ 20 mètres plus haut qu’aujourd’hui. Puisque nous avons en gros émis assez de CO2 pour atteindre une telle concentration atmosphérique de CO2, une hausse comparable des océans nous est inévitable à l’échelle de quelques siècles à un millénaire. Une telle hausse du niveau des mers et des océans noiera des territoires où vivent aujourd’hui bien plus qu’un milliard de personnes, et où se trouvent une part non négligeable de l’outil de production économique mondial. À quel montant chiffrez-vous les pertes économiques d’une submersion d’une aussi grande ampleur ? Là encore, c’est juste inchiffrable tellement ce montant serait élevé.
Parce qu’elles sont inopérantes, s’obstiner à vouloir utiliser des analyses coûts/bénéfices comme aide à la décision conduit systématiquement à des erreurs et des contresens. Et donc à de mauvaises décisions, que ce soit dans un sens ou dans un autre.
Bonjour Alain.
Le débat sur les coûts vs bénéfices est très intéressant d’un point de vue philosophique. Pour calculer la rentabilité d’un investissement, on fait un calcul de NPV, c’est à dire que les flux futurs sont amortis d’un d’une valeur exponentielle fixe dite de coût du capital. Là, il faudrait faire le calcul à l’envers : des politiques sont actuellement décidées, si elles le sont, c’est qu’elles sont rentables par rapport à un indicateur de bien-être (je ne sais pas lequel), et il faudrait calculer cet équivalent du coût du capital dans la formule. La question est : alors que ma conscience me demande d’aimer mon prochain comme moi-même, de combien l’aimé-je moins que moi-même au vu des décisions que je prends actuellement. Je ne crois pas que Nordhaus ait donné des chiffres, mais ça pourrait chatouiller les esprits.
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