Fin 2008, les banques françaises ont été sauvées de la gigantesque crise de liquidités à laquelle elles étaient confrontées grâce à un montage aussi astucieux qu’éclairant sur les mystères de la création monétaire. L’économiste Bernard Vallegeas en a fait un décodage percutant dans un article paru dans la revue Regulations du premier semestre 2009.
Résumé : « Le premier volet du plan de sauvetage du système financier français d’octobre 2008 prévoit qu’une société ad hoc, filiale de l’État et des banques, empruntera avec la garantie de l’État sur les « marchés ». Les capitaux ainsi amassés seront reprêtés aux banques pour qu’elles puissent financer l’économie. Ce plan est curieux car il fait fi de la création monétaire comme si c’étaient les « marchés » qui créaient la monnaie. En réalité il est montré que les banques peuvent utiliser la société ad hoc pour se créer de la monnaie à leur profit puis la reprêter à l’économie et utiliser les titres obligataires garantis par l’État comme outil de refinancement auprès de la Banque centrale européenne. L’État se comporte ainsi comme un assureur permettant l’accès aux crédits de la Banque centrale européenne. »
Et le sommaire interactif :
- 3.1. Qui sont les souscripteurs du premier emprunt de la SFEF ?
- 3.2. Le premier volet du plan de sauvetage peut très bien fonctionner quelle que soit la part de souscription du cartel aux emprunts de la SFEF
- 3.3. Les groupes bancaires actionnaires de la SFEF constituent bien un cartel. Ce cartel est organisé par l’État et autorisé par la Commission européenne.
- 5.1. Le financement direct par l’abaissement de la qualité des titres apportés en garantie au niveau BBB pouvait se révéler insuffisant et a justifié le financement indirect par les emprunts garantis par l’État.
- 5.2. L’assurance apportée par les États n’empêche pas en dernier recours le financement par la BCE et elle n’est qu’une assurance contre l’inflation et la dépréciation de l’euro.
- 5.3. La solution apparemment très simple que les banques apportent directement des créances à la BCE sans passer par la SFEF aurait été très difficile, voire impossible, à mettre en place dans le cadre européen.
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