Voici des extraits d’article de George Montbiot sur Contreinfo qui donne des raisons psychologiques à la montée étrange du climato-scepticisme ces dernières années :
« Inutile de le nier : nous sommes en train de perdre. Le déni du changement climatique se répand tel une maladie contagieuse. Tout cela dans un milieu imperméable aux preuves comme au raisonnement logique
[…]
la proportion d’Américains qui estiment qu’il existe des preuves solides montrant que le monde s’est réchauffé au cours des dernières décennies a chuté de 71% à 57% en 18 mois seulement
[…]
l’anthropologue Ernest Becker a émit l’hypothèse que la crainte de la mort nous pousse à nous protéger avec des « mensonges vitaux » ou par une« armure psychologique ». Nous nous défendons de la terreur ultime en nous engageant dans des projets supposant l’immortalité
[…]
se pourrait-il que la croissance rapide de la négation du changement climatique au cours des deux dernières années soit en fait une réponse au renforcement des preuves scientifiques ? Si oui, comment diable y faire face ?
«
(Lire l’article en entier sur Contre-info)
Le déni est donc bien là et nous pose bien des problèmes. J’expose dans une interview pour l’Expansion une autre raison, parallèle : plus forte est la perception que la lutte contre le changement climatique engendre des contraintes, plus s’intensifie la recherche de « preuves » que ces contraintes sont injustifiées, donc plus les climato-septiques sont écoutés. La logique des médias est telle qu’ils doivent donner la parole à ces arguments sceptiques qui ont donc une « part de voix ». Leur nombre semble augmenter proportionnellement avec le nombre de ceux pour qui le confort n’est pas négociable.
Un papier de Clive Hamilton et Tim Kasser (October 2009) regroupe les processus d’adaptation psychologues à la menace d’un monde gagnant 4°C ainsi : (anglais)
1. Denial strategies. These strategies aim primarily at suppressing anxiety
associated with predictions of climate disruption by not allowing the facts to
be accepted in the conscious mind. By denying the reality of the facts, no
emotions need be felt.
2. Maladaptive coping strategies. Those using these methods acknowledge and
accept the facts about global warming up to a point, but the emotional impact
is such that they need somehow to blunt some aspects of the facts or the
associated emotions. As such, these methods of coping can be maladaptive or
unhelpful both to the individual and to the situation because they impede
appropriate action.
3. Adaptive coping strategies. These strategies are deployed when the person
accepts both the facts and the accompanying emotions, and then tries to act on
the basis of both. They are adaptive in the sense of promoting psychological
adjustment to new circumstances and stimulating actions appropriate to the
new reality.
Les climato-sceptiques, logiquement situés dans la phase de déni, sur-réagiraient simplement à cette perspective difficile ?
Si c’est vrai, voilà un public à qui il ne faut pas parler avec des menaces et des injonctions à bouger, mais bien avec des bonnes nouvelles, de l’optimisme et des solutions effectives…
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